Aide à la Vie Partagée (AVP) : 30 départements déjà engagés
En janvier dernier, Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargées des personnes handicapées, nous accordait une interview pour le lancement de l'Aide à la Vie Partagée (AVP), permettant aux personnes handicapées et aux personnes âgées en perte d'autonomie de pouvoir vivre dans un logement privé, avec des espaces partagés, sur le modèle de la colocation.
La secrétaire d'État soulignait que jusqu'ici, ces personnes avaient le choix entre de grands établissements collectifs, souvent impersonnels, ou de rester seuls chez elles, souvent isolées.
Avec le déploiement de l'Aide à la Vie Partagée (AVP), il s'agit désormais de leur permettre de créer un projet de vie collective, comprenant jusqu'à une dizaine de personnes, avec toujours des aides individualisées en fonction des besoins et pathologies.
Pour les départements volontaires, cette aide sera financée à hauteur de 80 % par la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie (CNSA) pendant 7 ans, dans le cadre de conventions signées avant le 31 décembre 2022.
Ce lundi 22 novembre, les ministres Emmanuelle Wargon (chargée du Logement), Brigitte Bourguignon (Autonomie), Sophie Cluzel (Handicap), et Joël Giraud (Ruralité), se sont rassemblés pour présider le deuxième comité de pilotage de l'habitat inclusif.
Les ministres soulignent que, depuis le premier comité en février dernier, 30 départements se sont engagés dans la démarche : 8 ont déjà signé une convention, et 22 devraient le faire dans les prochains mois. Par ailleurs, 71 départements auraient montré leur intérêt pour ce nouveau dispositif, ce qui devrait permettre au gouvernement de remplir son objectif : parvenir à 60 départements pilotes d'ici fin 2022.
« Ce second comité de pilotage national permet de constater le chemin parcouru sur le déploiement de l'aide à la vie partagée : la quasi-totalité des départements ont exprimé leur vif intérêt pour ce dispositif gagnant-gagnant, qui permet de créer les conditions de l'autonomie pour les personnes en situation de handicap qui ne veulent ni vivre en institution, ni être seules dans leur domicile. C'est le cœur de la société inclusive d'offrir ce choix en diversifiant les solutions de logement au cœur des villes, permettant le maintien des liens de sociabilité », a notamment réagi Sophie Cluzel.
Simplifier le développement de projets d'habitats inclusifs
Depuis le lancement de l'aide, 866 personnes en situation de handicap et 607 personnes âgées ont pu en bénéficier. Les projets déployés par les 8 premiers départements ont par ailleurs permis le financement de 219 habitats inclusifs.
Le gouvernement travaille désormais à la simplification législative, pour permettre l'innovation en faveur de l'habitat inclusif, avec notamment la publication d'une circulaire relative au plan interministériel de développement de l'habitat inclusif, et le projet de loi relatif à la différenciation, la décentralisation, et à la déconcentration (3DS).
« Pour lever les freins identifiés par les acteurs et les bailleurs, nous avons adapté la réglementation existante, par exemple pour ouvrir la possibilité d’attribuer de manière dérogatoire à des personnes âgées des logements sociaux existant. Tous les outils sont désormais en place pour permettre une multiplication des projets des bailleurs sociaux », précse de son côté Emmanuelle Wargon, ministre chargée du Logement.
Un appel à manifestation d'intérêt (AMI) permanent a également été ouvert dans le cadre du programme « Petites villes de demain ». Ainsi, 100 premières villes bénéficieront d'1,5 million d'euros pour aider les lauréats en ingénierie, que ce soit pour les études pré-opérationnelles, le montage de l'opération, et la dimension sociale et inclusive de leurs projets.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock