ConnexionS'abonner
Fermer

Quartier des Bassins, un secteur en pleine mutation à Bordeaux

Publié le 27 juillet 2015

Partager : 

Le quartier des Bassins à flots réserve bien des surprises. Urbanistes de ce secteur en pleine mutation de la ville de Bordeaux, Nicolas Michelin et ses associés (ANMA) y ont livré deux édifices originaux pour Domofrance et Nexity. Particularité de ces deux bâtiments de logements, sorte de frères jumeaux de même typologie : un immense atrium longitudinal abrite un jardin sillonné de coursives et de passerelles.
Quartier des Bassins, un secteur en pleine mutation à Bordeaux - Batiweb
Au nord de Bordeaux, des dizaines de grues et 88 architectes s’affairent dans le quartier des Bassins à flots. « 450 000 m2 de permis de construire ont déjà été délivrés sur un total de 700 000 m2 de surface de plancher à réaliser », assure Nicolas Michelin, l’urbaniste de la zone qui totalise 160 hectares. L’objectif ? « Recoudre les quartiers de Bacalan et des Chartrons » avec une stratégie invariable de relation à l’eau grâce à un plan-guide dont la trame viaire est perpendiculaire aux deux bassins existants.


« Le quartier est riche de son passé industriel et portuaire. Il est ponctué d’anciennes usines, de silos et d’une vieille base sous-marine allemande », ajoute l’architecte-urbaniste qui, pour les deux opérations de logements qui lui ont été confiées, a souhaité revisiter le thème du hangar. Que ce soit pour Domofrance (149 logements sociaux) ou pour Nexity (196 logements en accession), l’univers formel est le même : des sheds en toiture et du bardage métallique en façade. Autre point commun important : un vaste atrium planté réunit deux corps de bâtiment parallèles.

Comme à Guise

Pour Domofrance comme pour Nexity, ces deux corps de bâtiment, de dix mètres d’épaisseur, sont positionnés en vis-à-vis de manière à créer un espace central de 16 mètres de large qui accueille le parc de stationnement en rez-de-chaussée (le parking est composé par une voie de desserte et deux rangées de places de part et d’autre). « Cette absence de sous-sol a permis de dégager le budget nécessaire pour réaliser la verrière et un jardin sur la dalle du R+1 », confie Nicolas Michelin en soulignant que « le prix au mètre carré de la construction n’est que de 1380 euros HT. »

Traversants, tous les appartements sont orientés est-ouest et sont distribués par cinq escaliers seulement. Ces derniers alimentent les logements par l’intermédiaire d’un réseau de coursives, comme dans le familistère de Guise - un ensemble d’habitats ouvriers du 19e siècle qui, inspiré par le phalanstère de Charles Fourier, présente également des cours couvertes de verrières.

Dérogation

A Bordeaux, l’espace de l’atrium, véritable tampon thermique entre l’extérieur et l’intérieur, est ventilé naturellement. Les sheds y sont orientés nord-sud. En été, la chaleur de la journée est évacuée par de larges ouvrants situés sur les tympans. En hiver, le débit de ventilation est réduit et la chaleur est accumulée grâce aux toitures opaques situées au sud. L’air chaud ainsi stocké est utilisé pour ventiler les appartements.


« Après le bâtiment de Christian Hauvette à Chantepie, au sud de Rennes, il s’agit de la seconde fois qu’un atrium est mis en œuvre pour de l’habitat », note Nicolas Michelin qui propose aux résidents de vivre une sorte d’utopie sociale et écologique. « Non autorisé pour des logements par le code de la construction et de l’habitation, l’atrium a bénéficié d’une dérogation », ajoute-t-il en précisant qu’il est « équipé de différents capteurs, de CO2 notamment » et que « l’acoustique a été réglée par un système de pièges à sons. »

T.C

Fiche technique :

Programme : 345 logements (149 + 196)
Maîtrises d’ouvrage : Domofrance et Nexity
Architectes : ANMA (Nicolas Michelin, Michel Delplace, Cyril Trétout), Ronan Le Hyaric, Bruno Isambert, Matthieu Miquel (chefs de projet)
BET : Alto (fluide et HQE), Batiserf (structure), Michel Forgue (économiste), Cetab (VRD), Peutz (acoustique)
Surface : 27 363 m2
Montant des travaux : 30 M€
Calendrier : mai 2008 à décembre 2012 (études), décembre 2012 à novembre 2014 (chantier)

Sur le même sujet

Le grand stade de Bordeaux

12 000 tonnes de charpente métallique deux fois la tour Eiffel, 160 000 Heures de production, 120 000 Heures de montage, 644 poteaux jusqu’à 37 mètres de hauteur, 24 km de gradins, 160 000 boulons. Quelques...

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.