Un grand pôle immobilier coté en Bourse ...
Le patron des Caisses d'Epargne, Charles Milhaud, vient d'afficher comme "priorité pour 2007" la construction d'un "grand pôle, intégrant l'ensemble des métiers liés à l'immobilier, dont la promotion" et ayant vocation à être coté en Bourse.
Ce projet soulève toutefois des questions. "Ce qui pose le plus de problème, c'est la valorisation du Crédit Foncier", a confié une troisième source proche. Selon le schéma envisagé, cette filiale des Caisses d'Epargne serait apportée à Nexity, en échange de quoi la banque prendrait une participation majoritaire dans le promoteur, à hauteur de 51%.
Cette source rappelle que dans le cadre des négociations liées à la création de Natixis entre l'Ecureuil et les Banques Populaires, le Crédit Foncier, qui devait initialement être apporté à Natixis et qui n'est pas coté, était valorisé "entre 2,5 et 2,6 milliards d'euros". Nexity vaut 2,1 milliards d'euros en Bourse. "Où vont passer les 500 millions d'euros d'écart?", s'interroge cette source.
Par ailleurs, le groupe Caisse d'Epargne pourrait apporter, outre le Crédit Foncier, Groupe Caisse d'Epargne Immobilier, qui regroupe notamment sa participation de 34% dans le capital du réseau d'agences Arthur l'Optimist et le cabinet de conseil en immobilier d'entreprise Keops. Le chiffre d'affaires de GCE Immobilier est estimé à 520 millions d'euros pour 2006. D'après une autre source proche du dossier, l'apport de GCE Immobilier donnerait au groupe Caisse d'Epargne 8 à 9% supplémentaires dans le nouvel ensemble. "Mais si les Caisses d'Epargne font ça, elles se retrouvent avec 60% du nouvel ensemble. Or l'idée, c'est qu'il y ait un flottant vraiment large", explique la source.
"Pour garantir ce flottant élargi, peut-être que l'acquisition de certains actifs de CGE Immobilier se fera non par apport, mais par acquisition" dans un second temps, poursuit la source. Autre sujet de préoccupation, le Crédit Foncier est "pourvoyeur d'activité pour la totalité des promoteurs. Si on le met dans la corbeille de la mariée, il ne pourra plus l'être et verra donc ses résultats futurs amputés de 30 à 40% de son activité", relève une des sources.