RT2012 vs RE2020 : le FILMM fait le point
Depuis ce 1er janvier, la nouvelle Réglementation Environnementale 2020 (RE2020) s’applique pour les logements neufs. Elle entrera en vigueur pour les bureaux et établissements scolaires au 1er juillet prochain, puis s’étendra vers le bâtiment tertiaire un peu plus tard.
En attendant, la RT2012 continue de s’appliquer aux bâtiments non-résidentiels. Mais quelles évolutions compte-t-on entre les deux réglementations ? Un fascicule du syndicat FILMM, adressé aussi bien aux artisans qu'à leurs clients, tend à faire le point.
Le calcul des Bbio réajusté et réactualisé
Pour rappel, le premier objectif de la RE2020 est de réduire les consommations énergétiques d’un bâtiment neuf.
Principe déjà instauré au sein de la RT2012, à travers le calcul de l’indicateur en Besoins Bioclimatiques (Bbio). Ce dernier prend en compte les besoins d’énergie de chauffage, de refroidissement et d’éclairage, calculé au pas horaire. La méthode reste la même entre la RT2012 et la RE2020, avec toutefois des ajustements dans les scénarios d’occupation et une actualisation des fichiers météorologiques.
Ainsi, en plus de tenir compte de la situation géographique, de l’altitude, de la surface moyenne des logements et de la zone de bruit, comme dans la RT2012, les Bbio englobent les constituants techniques du bâtiment, ainsi que son interaction avec le site sur lequel il est prévu. La nouvelle réglementation renforce également le Bbio max, c’est-à-dire le seuil de Bbio à ne pas dépasser. Cet indicateur est maintenant modulé selon la surface totale du bâti et la présence ou non de combles dans les maisons individuelles.
Plus de facteurs de consommation d’énergie analysés dans le collectif
La RT2012 incluait déjà les systèmes de chauffage, de refroidissement, d’eau chaude sanitaire, d’éclairage et d’auxiliaires (pompes, ventilateurs, etc.) dans le calcul des consommations énergétiques.
Or, la sphère de mesure s'est élargie, notamment dans le cas des copropriétés. Les consommations des parkings (éclairage et ventilation) mais aussi liées aux déplacements dans le bâtiment (ascenseurs, escaliers roulants) sont ainsi rajoutées. Les besoins en eau chaude sont également revus à la baisse pour ce type de logements.
Autre mise à jour du calcul côté système de refroidissement : la consommation est calculée lorsqu’elle dépasse le seuil horaire lié aux fortes chaleurs. « De plus, la production d’énergie produite sur le bâtiment n’est déduite de la consommation du bâtiment qu’à hauteur de son autoconsommation », complète le FILMM.
Vers une meilleure prise en compte du confort d’été
« Limiter les températures excessives à l’intérieur des bâtiments l’été pour améliorer le confort et limiter le recours à la climatisation », tel était l’un des objectifs fixé par la RT2012, rappelle le syndicat.
Toutefois, il observe un calcul plus poussé dans la RE2020 comparé à la RT2012, qui se basait uniquement sur la température intérieure conventionnelle (Tic). Celle-ci devait rester inférieure à la Tic de référence.
Aujourd’hui, la Tic est remplacée par le nombre de degrés heures d’inconfort (DH). Dans le détail, il s’agit du nombre d’heures pendant lesquelles la température maximale de confort est dépassée, multiplié par l’écart de température. L’indicateur donnerait une meilleure idée de l’inconfort et de l'intensité d’inconfort sur l’année, en se basant à la fois sur l’usage, la zone climatique et de bruit, la surface des logements et autres critères propres à chaque type de bâtiment. La RE2020 a ainsi fixé deux seuils de l’indicateur DH.
Mesurer enfin l’impact carbone
Si la RT2012 s’est déjà penchée sur la question de sobriété énergétique, de consommation énergétique mais aussi de confort d’été, la RE2020 s’attaque à un nouvel aspect de la construction neuve dite vertueuse : l’impact carbone (IC).
La nouvelle réglementation a donné ainsi naissance à divers indicateurs. D’abord l’IC énergie, faisant état de l’énergie consommée durant l’utilisation du bâtiment. Vient aussi l’IC Construction, portant sur l’ensemble des produits et équipements constituant le bâtiment, tout comme l’aménagement de sa parcelle. Cette dernière donnée est d'ailleurs donnée via les FDES et PEP, disponibles sur la base INIES.
Et ce sans compter d’autres d’informations, telles que les consommations liées au chantier (énergie et eau), l’analyse du cycle de vie du bâtiment – de l’extraction des matières et leur fin de vie, la quantité de carbone stockée dans le bâtiment…
Pour lire en intégralité le fascicule RE 2020 vs RT 2012, ce qui change ?, cliquez ici.
Virginie Kroun
Photo de Une : FILMM