Logement : les candidats à l'accession, pas pressés d'acheter
Avec des taux d'intérêts historiquement bas et des prix orientés à la baisse, les candidats à l'accession aurait dû déclencher une vague d'achats immobiliers en 2014 mais la réalité n'est pas toujours raccord avec les chiffres.
Selon le dernier observatoire réalisée par TNS Sofres pour Logic Immo, 69 % des foyers ayant un projet d'acquisition sous un an pensent même que c'est le moment d'acheter contre seulement 9 % qui émettent des réserves sur ce point.
D'autre part, les taux d'intérêt semble faire l'unanimité auprès des futurs acquéreurs : 75 % le considèrent comme « attractif », 38 % de ceux qui ont acheté un bien immobilier dans les six derniers mois le qualifient de « motivation première ».
A cela s'ajoute une meilleure perception des conditions d'octroi de crédit : 42 % des futurs acquéreurs interrogés en octobre exprimaient des appréhensions quant à l'obtention du financement de leur projet, un léger mieux quand on sait qu'ils étaient 52 % en avril 2014.
Des acquéreurs exigeants
Alors qu'est-ce qui bloque les futurs acquéreurs ? « Persuadés que la remontée des taux d'intérêts et la hausse des prix ne sont pas à l’ordre du jour, ils prennent leur temps pour chercher et trouver LE produit qui saura les convaincre de franchir le pas et signer l’acte d’achat », analyse Cyril Janin, Directeur Général de Logic-Immo.com et porte-parole de L’Observatoire du Moral Immobilier.
Ainsi, 47% des futurs acquéreurs s’attendent à une baisse des prix et 46% misent sur leur stabilisation. Une spéculation à la baisse qui serait « susceptible de les ralentir encore plus dans la concrétisation de leur projet » selon l'Observatoire.
Des biens à moins de 200 000 euros
D'autres se disent essentiellement freinés par la difficulté de trouver un bien qui conviennent à leur budget (73 %), arguant également que le choix des biens reste limité et les délais pour trouver un logement trop longs (47 %).
« Loin de l’euphorie de 2011, ils se montrent aujourd’hui intransigeants quant à leurs attentes sur le bien ciblé », souligne Cyril Janin.
La quête de la perle rare est d'autant plus ardue que la demande se concentre de plus en plus sur les biens estimés à moins de 200 000 euros.
Un plan de relance qui ne convainc pas du tout
Enfin, le plan de relance du logement orchestré par Manuel Valls ne joue pas son rôle d'accélérateur : 83 % des acquéreurs potentiels ne sont pas convaincus de son utilité.
« Le caractère incitatif du plan de relance pourrait mettre du temps à porter ses fruits du côté des futurs acquéreurs. Les candidats à l’accession semblent détachés des effets d’annonces gouvernementales. Tous les 18 mois les lois changent, les ministres se succèdent... Cette instabilité les a poussés à se fier uniquement à leur propre besoin. L’instinct prend le dessus pour identifier le coup de cœur qui les fera passer à l’acte et concrétiser leur projet d’achat », conclut Stéphanie Pécault, Responsable Etudes pour l’Observatoire du Moral Immobilier.
C.T