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Les Etats-Unis déjouent les craintes de récession liées à l'immobilier

Publié le 01 février 2007

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La croissance américaine a accéléré en 2006, déjouant les pronostics de récession liée à la crise de l'immobilier résidentiel, grâce à un rebond inattendu au quatrième trimestre.
La hausse du produit intérieur brut (PIB) a atteint 3,4% en 2006, contre 3,2% l'année précédente, a indiqué mercredi le département du Commerce.
Cette bonne performance s'explique notamment par le fait que la croissance, après avoir touché un plus bas à l'automne, s'est nettement reprise en fin d'année. Au quatrième trimestre, la croissance a accéléré à 3,5% (en rythme annuel) après 2% au trimestre précédent, prenant de court les analystes qui tablaient sur 3%. "On ne pouvait rêver de meilleurs chiffres: une croissance solide et des pressions inflationnistes limitées", a souligné l'économiste indépendant Joel Naroff.

Comme les années précédentes, les consommateurs sont restés les moteurs de la croissance en 2006, avec des dépenses en hausse de 3,2%. Mais leur désaffection pour l'immobilier a lourdement pesé, puisque l'investissement des ménages dans la pierre a plongé de 4,2% après plusieurs années florissantes. Ce retournement marque le recul le plus rapide depuis la précédente crise du secteur, en 1991. Cependant "la bonne nouvelle est que la récession de l'immobilier continue d'avoir un impact très limité sur le reste de l'économie", a estimé Nariman Behravesh, de Global Insight. Au dernier trimestre de l'an dernier, l'investissement immobilier des ménages a plongé de près de 20%, sans empêcher l'ensemble de l'économie de croître.

La grande crainte des économistes était que, voyant la valeur de leur logement fondre et leurs capacités d'endettement se réduire, les ménages ne coupent drastiquement dans leurs dépenses. La consommation étant le principal moteur de l'économie, la crainte d'une récession n'était pas loin. Mais les Américains sont passés outre. La saison des fêtes a été très bonne pour les commerçants et, au dernier trimestre, les dépenses de consommation ont bondi de 4,4%. Autre sujet de satisfaction, les économistes soulignent aussi la bonne tenue de la balance commerciale.

"Les consommateurs n'ont pas l'air de vouloir ralentir et les exportations sont en pleine forme grâce au dollar faible et à la demande mondiale", a estimé Sal Guatieri de BMO Financial Group. "Les Cassandre promettant une récession se sont mis en hibernation", a-t-il ajouté. L'autre bonne nouvelle est que l'inflation, si elle reste trop élevée, ne s'emballe pas.

L'indice fétiche de la Banque centrale révèle une hausse de 2,8% de l'inflation annuelle et de 2,2% hors alimentation et énergie, des niveaux comparables à ceux de 2005. De plus, ces indices ont fléchi en fin d'année. Pour l'avenir, les économistes restent confiants. "La phase d'atterrissage en douceur est largement terminée", estime M. Behravesh. Selon lui néanmoins, les chiffres du dernier trimestre surestiment sans doute la vigueur de l'économie, dont le rythme de croisière actuel tournerait plutôt autour de 2,75%.

Ces chiffres devraient mettre du baume au coeur de la Réserve fédérale (Fed), qui se réunit mardi et mercredi, et la conforter dans son intention de maintenir son principal taux directeur inchangé à 5,25%. "La croissance est plus élevée que la Fed ne le pensait et l'inflation un peu au-dessus de ce qu'elle souhaite, donc il n'y a aucune raison pour qu'elle baisse ses taux prochainement", prédit M. Naroff.

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