Le chantier de Tchernobyl évacué par Vinci et Bouygues
Un toit et un mur se sont écroulés partiellement mardi à plusieurs dizaines de mètres du chantier de construction de l'enceinte de confinement du sarcophage de Tchernobyl. Le chantier, d'un coût d'un milliard d'euros, tournait au ralenti en raison du mauvais temps. Il a été évacué immédiatement par précaution et l'ensemble des collaborateurs de Novarka, l'entreprise conjointe de Vinci et Bouygues, ont été contrôlés.
"Novarka est en train d'effectuer toutes les mesures de contrôle de contamination surfacique. Celles-ci sont jusqu'à présent en dessous des seuils admissibles", a ajouté la porte-parole de Bouygues. Pour les deux groupes français, "cet état des lieux déterminera la date de reprise des travaux". "Le niveau de radioactivité à la centrale de Tchernobyl et dans la zone qui l'entoure demeure inchangé. Il n'y a pas de victimes", a indiqué la centrale.
Poussières en suspension
Notons tout de même que dans un rapport de 2011 sur "Tchernobyl, vingt-cinq ans après", l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) notait qu'"un écroulement du sarcophage aboutirait à la mise en suspension de poussières radioactives qui pourraient, à nouveau, contaminer le voisinage du site". A l'intérieur du sarcophage, le cœur fondu est encore radioactif pour des milliers d'années.
Dû à l'accumulation de neige sur le toit, l'incident a endommagé 600 mètres carrés de surface. Il a touché la salle de turbines de la centrale, située à plus de 50 mètres du sarcophage qui recouvre le réacteur, a précisé la porte-parole de Tchernobyl, Maïa Roudenko. Il n'y a pas de travaux dans ce local actuellement et le personnel de la centrale ne s'y rend que pour des inspections, a-t-elle expliqué.
Eviter des rejets radioactifs
L'explosion en 1986 du réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl, situé à une centaine de kilomètres au nord de Kiev, près des frontières russe et bélarusse, avait contaminé une bonne partie de l'Europe, mais surtout l'Ukraine, la Russie et le Bélarus, alors républiques de l'URSS. Le réacteur accidenté avait été recouvert à la va-vite d'un sarcophage en béton, aujourd'hui fissuré.
La construction d'une nouvelle arche de béton et de métal, de 250 mètres de portée et de 108 mètres de hauteur, pour un poids de 18.000 tonnes, a commencé au printemps 2012. Prévue pour l'automne 2015, elle est destinée à protéger le réacteur contre les intempéries et à éviter tout rejet radioactif dans l'environnement, mais aussi à permettre, à terme, le démantèlement du premier sarcophage.
LP (sources AFP / Le Monde)