2 milliards d’euros de bénéfices pour Vinci au 1er semestre 2024
Vinci garde la forme. En témoigne son 1er semestre 2024, qui s’inscrit dans la lignée du 1er semestre 2023, et du 1er trimestre 2024.
Dans ses résultats diffusés ce jeudi 25 juillet, le major du BTP affiche un chiffre d'affaires en progression (+4,4 % par rapport au S1 2023), s’établissant à plus de 33,77 milliards d'euros.
9,6 milliards d’euros de CA engrangés par Vinci Énergies
56 % de son chiffre a été réalisé à l’international (18,9 milliards d’euros de CA), contre 44 % en France (14,9 milliards d’euros). Cette part plus importante à l'étranger s’explique par les acquisitions de Vinci Énergies.
D’ailleurs sa filiale énergétique espagnole Cobra IS représente 3,3 milliards d’euros de CA, dont 1,7 % en Espagne (52 %) et 1,6 milliard hors Espagne (48 %). « Ce léger repli, atténué au 2e trimestre (stabilité après -3 % au 1er trimestre), est la conséquence du phasage de plusieurs grands projets EPC (Engineering, Procurement and Construction) et d’une sélectivité accrue, en Amérique latine notamment », lit-on dans le communiqué de Vinci.
Vinci Énergies concentre 9,6 milliards d’euros de CA (+4,7 % à structure réelle ; +3,6 % à structure comparable), dont 57 % à l’international. En France, l’activité enregistre 4,1 milliards d'euros (+2,8 % à structure réelle et +2,3 % à structure comparable). Le résultat d’« une très forte activité début 2023 dans un contexte de crise énergétique », justifie le groupe.
Et les perspectives 2024 continuent d’être bonnes dans cette branche, avec des prises de commandes s’élevant à 11,5 milliards d’euros (+4 %) sur les 33,9 milliards d’euros au 1er semestre 2024 (+9 %). « Celles de Cobra IS - tirées par un renouvellement très satisfaisant des affaires de taille petite ou moyenne et d’importants contrats liés à la production d’électricité renouvelable – se sont maintenues à un niveau très élevé (5,4 milliards d’euros, +3 %) », ajoute Vinci.
5,3 milliards d’euros dans l’activité Concessions
À rappeler que le groupe français prévoyait pour 2024 « une nouvelle hausse de son chiffre d'affaires, mais d'une ampleur moindre que celle réalisée en 2023 ». Pour preuve, son bénéfice net recule de 4,5 % à 2 milliards d'euros, sous l’effet d’une nouvelle taxe appliquée pour les autoroutes françaises, d’un montant d'environ 280 millions d'euros.
Il n’empêche que sa branche concessions se porte bien, ressortant à 5,3 milliards d’euros (+6,8 % à structure réelle et +5,8 % à structure comparable). Vinci Autoroutes affiche 3,1 milliards d’euros de CA (+3,6 %), malgré une légère baisse de la circulation (-1 %).
Côté aéroport, le trafic a augmenté de 10 % durant le S1 2024, portant son chiffre à 2 milliards d’euros (+14,1 % à structure réelle ; +11,8 % à structure comparable). Vinci Highways, spécialiste de la mobilité routière, rassemble 0,2 milliard d’euros (+13,7 % à structure réelle ; +7,1 % à structure comparable). « Dans les autres concessions, il faut rappeler que l’activité de Vinci Stadium a été très limitée ce semestre en raison des travaux préparatoires aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 », souligne le géant du BTP.
+3 % chez Vinci Construction
Place àVinci Construction, qui amasse à elle seule près de la moitié des revenus du groupe au S1 2024 (15,3 milliards d’euros, 54 %). L’activité grimpe ainsi d'environ 2,5 %. À l’international (8,2 milliards d’euros, 54 % du total), Vinci Construction se repose sur des structures comme Soletanche Freyssinet (sol, structures et nucléaire) au Royaume-Uni et dans les Amériques. La division grands projets lui a été aussi bénéfique, avec les travaux de la ligne à grande vitesse HS2 en Grande-Bretagne. Par contre, en Afrique, le groupe affronte « une baisse marquée pour Sogea-Satom en Afrique, dans un contexte géopolitique troublé ».
Quant à la France (7,1 milliards d’euros, 46 %), la croissance (+3,9 %) « est tirée par la réhabilitation de bâtiments existants, tant dans le secteur résidentiel (essentiellement logements sociaux) que dans le non résidentiel, ainsi que par la construction de bâtiments publics, dans le cadre notamment du « Plan Ségur » pour les hôpitaux », indique Vinci.
Vinci Immobilier voit son chiffre décliner de 10 % à 0,5 milliard d’euros, avec toutefois une « quasi-stabilité de l’activité au 2ème trimestre ». De plus, les réservations de logements sont en forte hausse, s’inscrivant à 2 417 lots (+36 % dont +60 % au 2ème trimestre). « Cette inflexion s’explique par des opérations de ventes en bloc à des bailleurs sociaux et, dans une moindre mesure, par un certain frémissement des ventes en diffus », décrypte Vinci.
Vinci Construction observe également une forte hausse des carnets de commandes (17 milliards d’euros, +14 %) sur le « niveau record » de 67,3 milliards d’euros atteint au 30 juin dernier.
Gare cependant à l’endettement qui grimpe à 23,4 milliards d’euros, contre 16,1 milliards d’euros au 31 décembre 2023. Un montant prenant en compte les derniers investissements de Vinci, les dividendes payées, ainsi que les rachats d’actions. « L’augmentation significative de l’endettement résultant de ces développements est à mettre en regard de la forte génération de cash-flow des entités du Groupe, permettant à celui-ci de conserver une situation financière très robuste », estime cependant Xavier Huillard, son PDG.
Virginie Kroun
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