Repli de 2,2 % dans la branche Construction de Vinci
Dans sa conjoncture du 3ème trimestre 2024, Vinci affiche 18,5 milliards d'euros de chiffre d’affaires (CA). Soit une progression de 1,4 % par rapport à un an plus tôt. Le tout pour 52,3 milliards d'euros (+3,3 %), sur les 9 premiers mois de 2024. 57 % de ses revenus ont été réalisés hors de France.
En rappelant que le géant du BTP tablait « pour 2024 sur une nouvelle hausse de son chiffre d'affaires, mais d'une ampleur moindre que celle réalisée en 2023 », comme « une progression de ses résultats opérationnels ». Et d’observer un « niveau élevé » de son carnet de commandes, s'élévant à 66,8 milliards d'euros au 30 septembre. Ce qui représente +6 % sur un an et garantissant une « bonne » visibilité pour le groupe.
La Construction soutenue, l’Immobilier en baisse marquée
Les perspectives ne sont pas aussi belles pour la branche Construction de Vinci, qui se replie de 2,2 % et représente 44 % des revenus trimestriels. Selon le groupe, il s’agit d’une « conséquence principalement du phasage de certains grands projets », notamment le Grand Paris Express. Sans compter la « baisse d'activité en Afrique ».
En France, Vinci enregistre une « activité soutenue ». D’un côté dans les travaux hydrauliques et ferroviaires, de l’autre, dans le bâtiment, où les « projets de réhabilitation » et de la « construction de bâtiments publics, notamment dans le secteur hospitalier ». Le bilan 2024 sur ce secteur devrait être aux mêmes niveaux que ceux de 2023, « tout en poursuivant l'amélioration de sa marge opérationnelle », précise le major du BTP.
Côté Immobilier, les résultats sont en plus nette régression (-14,8 %). Heureusement, les réservations de logements remontent, plus précisément à 3 247 lots à fin septembre 2024 (+29 %). Vinci y voit une « inflexion positive », influencée par « des ventes en bloc auprès des bailleurs sociaux » pour atténuer la crise immobilière.
Une nouvelle taxe pouvant impacter les performances du groupe
Les résultats de Vinci dans d’autres branches s’avèrent plus disparates. Sa filiale Vinci Airports voit son chiffre d’affaires bondir de 16,3 % au T3 2024, sous l’effet d’une « forte demande estivale et un taux de remplissage des avions élevé ». Sa branche autoroutes grimpe légèrement (+3,6 %).
L’évolution du CA est aussi timide dans la branche Énergie (+4,5 %). De nouvelles acquisitions jouent beaucoup dans la balance et témoignent de l’alignement de Vinci avec les marchés de la transition énergétique et de la transformation numérique.
Pour ce qui est des autres concessions, c’est l’hécatombe, chutant de 21,7 %. « L’activité de Vinci Stadium est restée très limitée en raison des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, qui ont mobilisé le Stade de France jusqu'à mi-septembre », explique le groupe.
Pour son résultat net 2024, le géant du BTP s’est attendu en juillet à un bilan « proche du niveau atteint en 2023, après prise en compte de la nouvelle taxe » sur les autoroutes françaises, qui gonflerait d’environ 280 millions d’euros les chiffres. Gare toutefois à l’impact négatif sur la potentielle surtaxe applicable à l'impôt sur les sociétés, examinée au Parlement. En cas d’adoption, cela entraînerait « une charge supplémentaire de l'ordre de 400 millions d'euros », souligne Vinci.
Virginie Kroun (avec AFP)
Photo de une : Adobe Stock