La crise n'aurait pas affecté la demande de travaux de rénovation énergétique des Français. C'est ce que révèle en substance une étude* publiée ce mercredi 14 janvier par l'Observatoire permanent de l'amélioration énergétique du logement (Open).

Selon cette structure financée par l'Ademe qui mesure l'évolution des ventes d'équipements énergétiques performants et les travaux réalisés par les ménages, 265 000 habitations du parc privé ont été rénovées pour être plus économes en énergie en 2013, malgré un contexte difficile. Entre 2011 et 2013, le nombre de chantiers a légèrement progressé de 1,3 % par an.

Prenant le contre-pied de plusieurs études pointant le manque de communication autour des aides proposés par l'Etat pour les travaux de rénovation énergétique, l'Ademe explique en revanche que cette évolution est liée aux dispositifs financiers « qui restent incitatifs », comme le crédit d'impôt développement durable (CIDD), le prêt LDD (Livret développement durable) ou l'éco-prêt à taux zéro, les primes à la casse ou les certificats d'économie d'énergie.

Objectif 500 000 logements rénovés d'ici 2017

Ainsi, entre 2010 et 2013, le nombre de ménages ayant eu recours à ce type d'aides a augmenté de 3%, selon l'observatoire. 1,28 million de ménages ont notamment bénéficié en 2013 du CIDD, le dispositif le plus utilisé.

« Des mesures incitatives inscrites dans la loi de transition énergétique pour la croissance verte de Ségolène Royal et en particulier les nouvelles aides financières pour la rénovation permettront d'accompagner cette dynamique », a estimé l'Ademe dans un communiqué.

Il s'agit en effet d'atteindre l'objectif de 500 000 logements rénovés par an d'ici 2017 fixé par le gouvernement et inscrit dans le projet de loi sur la transition énergétique dont l'examen est prévu en février au Sénat.

Impact sur le budget

En revanche, si la crise n'a pas freiné les Français dans leur travaux, elle a tout de même eu un impact sur leur budget et donc sur la filière du bâtiment. En effet, le budget moyen des travaux a baissé en 2013 pour s'établir 5 210 euros. Ainsi, les chantiers inférieurs à 5 000 euros ont représenté 65% des chantiers tandis que la part des chantiers de plus de 10 000 euros est passée de 33 % en 2008 à 15 % en 2013.

Les travaux de rénovation énergétique ont également eu plus tendance à s'étaler sur plusieurs années. L'observatoire a recensé 90 000 rénovations réalisées en une seule fois sur l'année 2013, soit un tiers de moins qu'en 2011.

*étude réalisée à partir d'un panel de 10 000 ménages, 5 000 artisans et plus de 1 300 industriels du secteur. L'open a suivi et évalué les travaux de près de 4,5 millions de logements pour un total de 16,6 millions d'euros dépensés.

C.T (avec AFP)