Ils ne s'attendaient pas à ce que les murs sortent de terre si vite sur leur terrain. Alors que la construction de leur nouvelle salle de spectacle n'en était qu'à sa phase préalable, les créateurs du Puy du Fou ont eu la surprise d'apprendre que la parcelle vierge qu'ils venaient d’acquérir à cet effet ne l'était déjà plus tant que ça. Et pour cause. Soustrait à la vue, car camouflé sous des cairns et la végétation depuis des siècles, un authentique bourg médiéval s'y logeait.

Ce sont des sondages archéologiques, commandités en prévision du chantier qui ont conduit à la découverte, entre autres, d'une maison cossue bâtie au XVe siècle, témoin de la vie des habitants de l’époque. « D’une emprise au sol de 200 m2, la construction devait comporter un étage. Les murs épais et le soubassement d’un escalier l’attesteraient. Elle comporte aussi un four à pain et un évier », détaille, d'après la description de David Jouneau, l'archéologue en charge de la fouille préventive, le quotidien régional Ouest France qui s'est fait l'écho de la trouvaille dans son édition de jeudi. Le terrain humide où avait été édifiée la demeure comportait des fossés maçonnés permettant d’évacuer l’eau vers un collecteur, sans doute en prévision d'une pénurie d’eau.

Bientôt la visite d'un vrai bourg médiéval

Réelle aubaine pour Laurent Albert, le directeur du Puy du Fou et Nicolas de Villiers, son président, cette trouvaille inespérée a tout lieu de leur permettre de conforter la réputation du parc à vocation historique et adepte des épopées épiques. « Nous avons été rattrapés par la légende », s’est enthousiasmé le second, interviewé par Ouest-France. « Nous savions qu’il y existait une légende lorsque nous avons acquis la parcelle. Dans les fermes alentours, beaucoup l’évoquaient.»

Selon ces rumeurs, le bourg de Bérard aurait disparu au XVIe siècle tandis qu'une partie des pierres des maisons auraient servi à édifier le château du Puy du Fou. 

Reste à souhaiter que les recherches à venir aux archives départementales permettent de déterminer les circonstances de l’abandon des lieux, en vue d'enrichir les anecdotes qui seront contées aux visiteurs...

Audrey Le Guellec
© Tydav Photos