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La crise du "subprime" n'est pas finie, pour le Nobel d'économie Stiglitz

Publié le 25 juin 2008

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Le prix Nobel d'Economie Joseph Stiglitz juge que "la crise des +subprime+ n'est pas terminée" aux Etats-Unis et en Europe, et que cette crise est liée à la flambée des prix pétroliers et alimentaires. Une situation "qui va continuer", poursuit l'économiste, ajoutant que du côté de l'emploi "il y a moins d'heures de travail sur le marché", un "signe clair que l'économie est malade".
La crise du "subprime" n'est pas finie, pour le Nobel d'économie Stiglitz - Batiweb
"La crise des +subprime+", les prêts hypothécaires à risque américains, "n'est pas terminée", affirme M. Stiglitz, expliquant qu'avec la chute du marché immobilier aux Etats-Unis, de plus en plus d'Américains se retrouvent incapables de rembourser leurs prêts hypothécaires, ce qui force "les gens à quitter leur maisons". "Nous sommes au bord de la récession", mais en "2008, le déficit américain atteindra "500 milliards de dollars", et les Etats-Unis n'ont donc "plus les moyens de stimuler l'économie", fait-il valoir.

L'Europe va continuer à pâtir de la crise née aux Etats-Unis car "de nombreuses banques européennes ont acheté ces produits dérivés des +subprime+ et en subissent le contrecoup", et parce que la faiblesse du dollar vis-à-vis de l'euro favorise les exportations américaines aux dépends des européennes. Pour M. Stiglitz, la flambée pétrolière, les émeutes de la faim, la crise financière et les menaces de récession sont "liées".

"La crise pétrolière est liée à la situation de la guerre en Irak. Celle des +subprime+, une conséquence de la guerre et de la hausse du baril. La crise alimentaire, via l'essor des biocarburants, résulte de la crise pétrolière", argumente-t-il. Il nie que le développement économique des géants émergents comme l'Inde ou la Chine soit à l'origine de la flambée pétrolière et alimentaire.

"Les Chinois ne se sont pas décidés à manger plus de céréales et de porc du jour au lendemain. La vraie surprise, l'événement totalement inattendu, c'est la guerre en Irak. Et comme le prix du pétrole a grimpé de façon soudaine et violente, les Etats-Unis ont augmenté les subventions à la production d'éthanol, entraînant la hausse des céréales". La guerre en Irak a "une grosse part de responsabilités" dans les crises qui secouent l'économie mondiale, juge-t-il: "l'économie américaine avait des problèmes et la guerre en Irak les a aggravés". "Peut-être que ces crises se seraient passées de toute façon, mais la guerre les a précipitées et les a amplifiées", conclut le prix Nobel d'économie.

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