Un quart des incendies d’habitation est de source électrique (étude)
Parmi ces installations, 80% ont une prise de terre défectueuse, 60% ont une mauvaise liaison équipotentielle et ne respectent pas les zones de sécurité dans les salles d’eau, 60% présentent des risques de contacts directs avec des éléments sous tension et 50% ont des matériels vétustes.
Des chiffres alarmants
Conséquence, de nombreux incidents d’origine électrique, sont répertoriés chaque année. Dans une étude, l’Observatoire Nationale de la Sécurité Electrique révèle notamment que chaque année, 200 000 logements prennent feu en France. Parmi eux, 50 000 sont de source électrique, représentant un coût d’un milliard d’euros pour la collectivité.Parmi eux, 61% sont liés aux équipements électriques, 36% aux installations fixes ou mobiles et 3% aux installations des parties communes, indique l’étude qui précise en outre que les dommages électriques sont « eux aussi nombreux puisqu’ils dépassent 400 000 chaque année ». Ces derniers concernent tout équipement électrique et sont dus principalement à la foudre, la surtension, la surintensité, l’échauffement, la défaillance composant ou un défaut électrique.
Les habitants, premières victimes
« Au-delà des dommages matériels, les installations électriques défectueuses font de nombreuses victimes chaque année », déclare Françoise Thiébault, membre du Groupe de réflexion sur la sécurité électrique dans le logement (Gresel).En effet, les incendies et dommages électriques font chaque année de nombreuses victimes : environ 300 personnes décèdent chaque année sur les lieux d’un incendie et 15 000 sont blessés. 40 victimes d’électrocution et 3 000 victimes d’électrisation par an sont aussi à déplorer.
Ainsi, si Mme Thiébault note que « grâce à la réglementation, le nombre d’électrocutions a été divisé par 5 en 41 ans, le nombre de victimes reste inacceptable : une simple mise en sécurité pourrait éviter ces accidents dramatiques. »
Une mise en sécurité nécessaire et urgente
Il devient en effet « nécessaire et urgent » de procéder à une mise en sécurité électrique du parc de logements français, estime l’étude qui se satisfait de la mise en œuvre du décret n°2016-1105 relatif à l'état de l'installation intérieure d'électricité dans les logements en location.La mesure rend obligatoire le diagnostic électrique pour la location à compter du 1er juillet 2017 pour les logements situés dans un immeuble collectif dont le permis de construire a été délivré avant le 1er janvier 1975, et à partir du 1er janvier 2018 pour les autres logements.
« C’est une nouvelle étape importante vers la mise en sécurité électrique du parc de logements français. Les chiffres de l’Observatoire Nationale de la Sécurité Electrique montrent que la mise en sécurité électrique permettrait d’éviter des accidents qui sont encore nombreux. Les propriétaires bailleurs auront tout intérêt à réaliser des travaux pour les installations défectueuses ou obsolètes », expliquent les membres du Gresel.
« Faire vérifier son installation électrique et réaliser des travaux de mise en conformité si nécessaire est le meilleur moyen de prévenir les risques et de rassurer les locataires », ajoute l’étude qui rappelle que le diagnostic, ou état de l’installation électrique intérieure, doit être réalisé par un professionnel certifié et a une validité de 6 ans.
R.C
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