Salon Renodays : « C’est une réussite », selon Guillaume Loizeaud (Hellio)
Qu’avez-vous pensé de cette première édition des Renodays ?
Guillaume Loizeaud : Et bien c’est une réussite. En tout cas c’est comme cela que nous l’avons vécu chez Hellio. On est très contents de ces deux jours, et de cette première édition des Renodays. Ce salon, conformément à sa promesse, a vraiment rassemblé des spécialistes de la rénovation énergétique.
Chez Hellio, dès le premier jour, le mardi matin à 9h, le stand était plein. On a rencontré beaucoup d'entreprises de travaux qui sont vraiment des spécialistes de la rénovation, et notamment de la rénovation globale.
On est aussi contents parce que nos partenaires actuels sont venus et se sont déplacés de toute la France, ce qui n’est jamais gagné quand c’est un salon à Paris, on se pose toujours la question « est-ce que tous les territoires vont venir jusqu'à Paris ? ». On a vu des partenaires venir des 4 coins de la France, et puis surtout, on a rencontré de nouveaux partenaires. Donc notre retour d’expérience Renodays est vraiment excellent.
Sur les différentes conférences, on a beaucoup entendu dire que les particuliers étaient encore trop mal informés sur les aides à la rénovation énergétique, que ce soit MaPrimeRénov’, les CEE, l’Éco-PTZ… Est-ce que vous pensez qu'il y a des choses à mettre en place pour y remédier ?
G.L. : Le constat qu’on a fait ces dernières années, c’est qu’il ne faut pas traiter ce sujet de façon « mono-canal ». Objectivement, toutes les informations sont sur le site d’Hellio et de nos confrères. On pourrait se dire que les particuliers n’ont qu’à lire, mais on sait que dans la vraie vie, ça ne marche pas comme ça. Donc notre conviction c’est qu’il faut actionner tous les canaux qui sont de nature à rassurer, et mieux informer les particuliers pour qu'ils se sentent plus en confiance, et qu'ils aient envie de passer à l'acte.
On voit bien que l'entreprise du bâtiment, l'artisan, est un vrai tiers de confiance pour les particuliers en local, et donc c'est une source d'information qui est perçue comme fiable par les particuliers. C'est pour ça que c'est essentiel d'avoir une relation avec les entreprises de pose la plus régulière possible, et de les considérer aussi comme un canal d'information des particuliers.
Sur le salon, la ministre de la Transition énergétique a annoncé le lancement d’une nouvelle campagne de sensibilisation sur les fraudes à la rénovation énergétique et le renforcement des contrôles sur site. Que pensez-vous de ces annonces ?
G.L. : Ce n’est qu’une confirmation d’une volonté de la part des pouvoirs publics. En soit c’est une bonne chose. Cela fait plusieurs mois et plusieurs années qu’a été prise la trajectoire du renforcement des contrôles dans la réglementation elle-même. Reste à savoir pour qui, comment, et les conditions d’application de cette volonté, donc pour cela on attend les modifications des arrêtés si jamais c’est le cas, et ce qui fera que cette volonté politique sera traduite dans la réglementation.
Mais c’est une bonne chose, notamment pour le sujet de fond qui est « engager des rénovations qui amènent une réduction réelle des consommations énergétiques ». Donc des rénovations efficientes, sur lesquels il y a un ROI environnemental qui est plus favorable. C’est-à-dire que pour chaque euro d’argent public investi pour MaPrimeRénov’ ou les CEE, on a sur la facture du ménage, après travaux, une vraie réduction des consommations
De nombreux acteurs du bâtiment disent qu’il n’y aura pas assez d’Accompagnateurs Rénov’(MAR) d’ici 2024 pour répondre aux objectifs de rénovation. La ministre de la Transition énergétique parle de 2 000 MAR formés d’ici fin 2024, est-ce que vous pensez que c’est réaliste ?
G.L. : Personne ne sait exactement combien on aura d’Accompagnateurs Rénov’ fin 2024. On est sur la mise en application de cette volonté de mieux accompagner les ménages avec quelqu’un de neutre et de confiance sur un accompagnement complet. Ce nouveau métier vient d'être créé. Au moment où l’on se parle, le décret n'est pas encore sorti. Il sortira dans quelques semaines. Donc on a tout intérêt à rendre ce nouveau métier attractif pour que plein d'acteurs - des bureaux d'études, des architectes… parmi les professions éligibles - aient envie d’apprendre ce nouveau métier, de candidater pour avoir l’agrément ANAH, et ensuite de l’exercer.
Aujourd'hui, il n’y a rien qui permette d'affirmer de façon factuelle qu’il y en aura 2 000. Je pense que cela traduit une ambition politique, et une volonté d'en faire quelque chose de grand.
Quel est l’objectif de la Hellio Académie ? Pourquoi ce partenariat avec l’Atelier des Chefs ?
G.L. : Plutôt que de regarder ce qu’il se passe, on s’est dit « qu’est-ce qu’on peut faire pour contribuer à notre échelle ? ». On s’est dit « Créons une formation pour les candidats qui veulent devenir MAR, pour les accompagner sur ces sujets », et donc c’est ce qui a été développé par Hellio Académie, en partenariat avec l’Atelier des Chefs. Ils ont une grande expérience dans les formations pédagogiques, digitales et innovantes, qu’ils ont historiquement déployées sur les métiers de bouche, mais plus récemment sur d’autres métiers, dont les métiers du bâtiment, donc on a décidé d’associer nos expertises.
Pourquoi avoir lancé le baromètre RenObserver ? Quel est le chiffre clef qui a retenu votre attention ?
G.L. : Que ce soit les acteurs publics ou privés, on a tous une position qui consiste à dire aux ménages « faites des travaux, il faut massifier la rénovation énergétique », et on se rend compte que cette accélération ne se passe pas à la vitesse prévue. L’idée c’est de bien comprendre ce qui déclenche l’envie, ou pas, de faire des travaux de rénovation énergétique, quels sont les moteurs dans la décision, et les freins au passage à l’acte.
Le chiffre clef, c’est qu’une majorité de Français ont envie de faire ce type de travaux, et la raison principale de leur motivation, c’est que c’est perçu comme un excellent bouclier anti-inflation.
Propos recueillis par Claire Lemonnier
Photo de une : Guillaume Loizeaud