Reprise confirmée pour l'artisanat du bâtiment
La confédération explique cette embellie par une hausse de 2% de la construction neuve (contre - 4% au 2T 2015) et la croissance modérée de l’activité d’entretien-rénovation avec + 0,5% (contre – 1% un an auparavant).
Les entreprises de 10 à 20 salariés sont celles qui bénéficient le plus de la reprise avec une hausse d’activité de + 2% en volume contre + 1% pour les structures de moins de 10 salariés.
Patrick Liébus, président de la Capeb, se réjouit des indicateurs des premiers six mois de l'année qui « viennent interrompre 15 trimestres de baisse d’activité dans le bâtiment ».
C’est d’ailleurs sereinement qu’il envisage le second semestre notamment grâce à « la faiblesse des taux d’intérêt, le dynamisme des mises en chantier et des ventes de logements anciens ainsi que le CITE, l’élargissement du PTZ dans l’ancien et la reconduction de l’éco-PTZ pour la rénovation énergétique ».
Il souligne toutefois qu’il est important que « ces dispositifs soient maintenus. Tout rétropédalage, en effet, risquerait de porter un coup fatal à ce regain d’activité ! ».
Un second semestre « en croissance »
La Capeb table donc sur un second semestre « en croissance » avec des carnets de commande qui devraient continuer à se remplir : « Ils représentent désormais 81 jours de travail soit 5 jours de plus que le trimestre précédent et 9 jours de plus qu’un an auparavant ».Quant à l’emploi, s’il recule encore de 0,9% sur un an pour s’établir à 691 134 salariés au 1e trimestre 2016, il s’améliore dans les entreprises du BTP de moins de 20 salariés.
Par ailleurs, la Capeb précise qu’il est « important de noter que pour la première fois depuis deux ans, le nombre d’entreprises envisageant d’embaucher (10% contre seulement 4% au premier trimestre 2015) est supérieur au nombre d’entreprises envisageant de licencier ou de ne pas renouveler des contrats (seulement 2% des chefs d’entreprises) ». Ainsi, l’effectif salarié de l’artisanat du bâtiment semble se stabiliser et ce « pour la première fois depuis 5 ans ».
En matière de trésorerie, le nombre d’entreprises déclarant un besoin de trésorerie reste stable (46%), le montant moyen de crédit accordé est en revanche en forte hausse, égal à 25 000 euros contre 19 000 euros un an auparavant (soit une hausse de plus de 30%), détaille la confédération.
« Comme prévu, la reprise conduit à peser sur les trésoreries des entreprises ; le rôle des banques est donc tout particulièrement essentiel dans cette période charnière », dit-elle.
Une reprise hétérogène sur l’ensemble du territoire
En ce qui concerne les régions, la reprise de l’activité se fait de manière « plus significative dans le Grand Ouest, portée par le Bretagne (+ 3%) et les Pays-de-la-Loire (+ 2%) ».Les Hauts de France affichent également un certain dynamisme (+ 2 %), alors que le Centre-Val de Loire (+ 0,5 %), l’Ile-de-France et la Bourgogne-Franche-Comté (0 %) sortent tout juste du rouge.
« Au 2e trimestre 2016, le renouvellement des carnets de commandes s’améliore dans l’ensemble des régions à l’exception de l’Ile-de-France qui enregistre une nouvelle détérioration des carnets de commandes », déplore la Capeb.
« C’est en capitalisant sur les dispositifs d’accompagnement du marché, en continuant de défendre nos métiers et en luttant, à l’échelon européen, contre le dumping social, que nous pourrons consolider la reprise », conclut Patrick Liébus.
R.C
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