Rector revoit sa stratégie pour mieux accompagner ses clients
Le marché est en pleine mutation, indique Pierre Laplante, Directeur Général de la société. « Notre offre était devenue insuffisante. Nous devions redéfinir une offre de services adaptée à nos clients », ajoute-t-il.
En quoi consiste cette stratégie ? Il s’agit d’apporter des réponses aux problématiques des bâtisseurs, « les étudier, les comprendre, pour les transformer en systèmes constructifs globaux, créateurs de valeur et de mieux, pour tous », explique la société.
Le collectif, un marché à conquérir
La société vise ainsi à devenir un « référent », non seulement pour la maison individuelle mais également pour le logement collectif. Car si Rector réalise 55% de son chiffre d’affaires dans la maison individuelle, la société souhaite conquérir les différents secteurs du marché, logement individuel et non résidentiel où elle réalise respectivement 25% et 20% de son CA.« Le marché de la maison individuelle est celui qui a le plus souffert entre 2008 et 2015 alors que logement collectif s’est maintenu à un niveau élevé », souligne M. Laplante.
Comment accompagner au mieux ses clients ? La société a tenu à simplifier son offre pour une plus grande compréhension. En effet, Rector propose une large gamme de produits. Il s’agit aujourd’hui « d’être au service des entreprises le plus en amont possible des projets ». Pour ce faire, elle a lancé un « catalogue » ou plutôt « un guide de choix ». Elle prétend ainsi accompagner toute la chaine pour mieux affronter les enjeux, notamment ceux liés aux nouvelles règlementations. Le guide prend en compte la nature du problème et propose le système constructif le plus adapté.
Le premier volume est consacré à la maison individuelle et s’appuie sur le concept Equatio qui sera transposé ensuite au logement collectif dans un deuxième guide à paraître. Puis, un troisième guide sera lancé, cette fois-ci pour le non résidentiel. « Nous avons remis de l’ordre dans notre offre », confie David Poulain, Directeur Marketing de Rector.
Il indique d'autre part qu'un réseau de négociants « référents » sera lancé début 2017. L'objectif est de répertorier de 150 à 200 négociants d'ici début 2018 pour un objectif final de 500 négociants « référents », précise-t-il. Le négociant reste la première cible de la société. « Il faut aider ceux qui distribuent pour nous ».
La préfabrication, l’avenir de la construction
Cette nouvelle stratégie vise aussi à « libérer tout le potentiel de la préfabrication », dit M. Poulain, qui permet « une meilleure conception en amont, un chantier simplifié », ajoute-t-il, estimant par ailleurs que la préfabrication « amène de la sécurité et garantit un résultat sur des points critiques ».Pierre Laplante insiste lui sur la préfabrication comme réponse aux exigences énergétiques. La préfabrication permet de concevoir et bâtir plus rapidement. Sur le chantier, c’est « moins de nuisances. La préfabrication limite les litiges, les malfaçons, etc. ». Il prône également un usage conscient des différents matériaux et préconise la mixité des matériaux. « Il faut mettre du béton là ou c’est nécessaire et efficient », dit-il.
Il regrette par ailleurs l'important soutien, « parfois incompréhensible », dont bénéficie le bois. « Nous sommes poussés par le bois » qui renvoie une image positive et écologique et démontre surtout que « la préfabrication est l’avenir de la construction », poursuit-il.
Pour ce qui est de l’empreinte carbone du béton, Rector est conscient de la pression exercée sur la filière et assure travailler sur la formulation d’un béton plus vert.
Le BIM omniprésent
Rector estime enfin que la préfabrication a un rôle important à jouer dans le BIM, « outil de conception de demain » qui permet notamment « une meilleure anticipation des phasages du chantier ».« Le BIM est une opportunité, toute la filière doit muter. Il est une continuité », du travail réalisé par Rector. La société est « capable de faire une maquette 3D et veut aller plus loin (ndlr : 5D). On est déjà très informatisé », précise le directeur général.
Il indique que la société a presque « un bureau d’études en interne » qui aborde les problématiques liées à l’acoustique, au thermique et à la structure. « Nous mettons notre expertise au service des promoteurs, bureaux d’études et de contrôle. Nous formons les entreprises à la pose des produits, sans pour autant avoir envie d’être poseurs ou promoteurs. Ce n’est pas notre schéma », explique Pierre Laplante.
Rector en 2016 Cette année, Rector devrait enregistrer un chiffre d'affaires de 190 millions d'euros dont 17 millions à l'international (Pologne et Belgique). La société compte sur : - un effectif de 950 personnes, dont 850 en France - 16 usines, dont 14 en France. L'entreprise est n°1 sur le marché des planchers poutrelles, n°2 sur le marché des prédalles et n°3 sur celui des pré-murs. |
Rose Colombel
Photos : ©Rector