Qui sont les bricoleurs de demain ? (étude)
Le bricolage est-il un effet de mode ? Depuis des années, les Français sont adeptes du maniement des clous, vis et taquets, à tel point qu’en 2018, les ventes d’articles de bricolage représentaient 26 milliards d’euros dans l’hexagone. Au cours des 12 mois précédents juin 2019, 57 % des Français ont recherché des informations ou acheté des produits de bricolage et ou de décoration. Mais les Français bricoleurs ont-ils le profil du bricoleur d’un jour ou d’un travailleur expérimenté ? L’Inoha et le Crédoc ont mené une étude pour découvrir qui bricolait en 2019…
Les jeunes, nouveaux occupants réguliers des magasins de bricolage
Ces bricoleurs sont à 27 % des jeunes dans la tranche d’âge des moins de 35 ans, ils étaient 22 % en 2014. La nouvelle génération bricole plus facilement si le budget familial suit, 43 % de ces jeunes appartiennent à des ménages percevant entre 1 900 € et 3 600 € par mois. 38 % des jeunes bricoleurs percevaient cette même tranche de salaire en 2014. Mais le plaisir du bricolage prend le dessus sur la nécessité des travaux. En effet, cette étude montre que les Français bricolent plus par plaisir que pour un réel besoin de rénovation en comparaison d’il y a 6 ans.
Pour les agnostiques du bricolage, la question du pourquoi se pose. Pourquoi bricoler soi-même quand des personnes plus qualifiées peuvent réaliser ces travaux ? 27 % des jeunes âgés de 18 à 34 ans pensent que s’ils font eux-mêmes, le travail sera « bien fait ». Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls à avoir cette réflexion. 26 % des 35-49 ans et 22 % des 50 ans et plus sont du même avis. Cependant, qu’ils soient jeunes ou un peu moins, 44 % d’entre eux lancent régulièrement des appels à l’aide à leurs familles, amis ou connaissances, c’est 3 points plus qu’en 2014. Cette part augmente pour les 18-34 ans, 55 % missionnent leurs proches pour mener à bien leurs travaux.
Toutes tranches d'âge confondues, ils sont néanmoins 6 % à baisser les bras face à l’ampleur de la tâche et à faire appel à un artisan ou à un autoentrepreneur, et jusqu'à 8 % pour les 18-34 ans.
Connaissances et digital
Qui dit jeunes, dit technologie. L’Inoha et le Crédoc décrivent le profil du bricoleur 2019 comme « connecté, surinformé et avisé, exigeant, éthique, à la recherche de bonnes affaires ». Ils sont plus nombreux à éviter les magasins pour passer aux achats en ligne, et ce, pour plusieurs raisons :
- Se faire livrer à domicile (41 % en 2019, +16 % par rapport à 2014),
- Eviter le déplacement en magasin (21 % en 2019, +11 % par rapport à 2014)
- Faciliter l’achat des produits lourds et encombrants (19 % en 2019, +11 % par rapport à 2014).
Autre élément nouveau qui incite les bricoleurs à l’achat sur Internet : une bonne qualité de visualisation du produit. Les sites internet récents proposent en effet un zoom sur le produit, une rotation de l’image, et même une vidéo de mise en situation. Ces nouveaux visuels persuadent 30 % des bricoleurs à cliquer sur le bouton « ajouter au panier » et à passer commande. Mais Internet n’aide pas seulement les fanas du marteau à acheter du matériel, 26 % des bricoleurs ont appris, grâce aux outils de recherche en ligne, comment bricoler. Pour 80 % d’entre eux Internet a été déterminant à l’élaboration de leurs projets.
Choisir son produit : la marque est importante
Si certains arpentent les allées hasardeusement à la recherche d’un produit, d’autres se réfèrent aux marques des produits. Peu de bricoleurs se référencent systématiquement à une marque, mais le phénomène devient plus récurrent. 15 % à 20 % sont sensibles à la marque, 21 % entament des recherches par le nom d’une marque, 14 % recherchent des informations sur le site de la marque, 15 % sont motivés pour acheter grâce à la marque.
Chez les « bricoleurs experts », cette confiance envers certaines marques est plus présente. 36 % recherchent régulièrement des produits du même fabriquant.
Bricoler vert, bricoler mieux
Cette étude menée par l’Inoha et le Crédoc prouve également que la préoccupation de l’impact environnemental s’étend désormais à tous les domaines. Les bricoleurs sont de plus en plus enclins à utiliser du matériel d’occasion, 21 % ont déjà revendu leurs matériels (contre 15 % en 2014), et 33 % ont déjà acheté d’occasion (contre 28 % en 2014). Là encore, les jeunes sont plus impliqués, 49 % ont déclaré avoir déjà acheté d’occasion contre 35 % des 35-49 ans et 12 % des 50 ans et plus.
Mais la revente et l’achat de matériel d’occasion ne sont pas les seules préoccupations des bricoleurs, ils s’intéressent également à :
- La fabrication locale/régionale du matériel (80 % en 2019, +4 points par rapport à 2014),
- La juste rétribution des producteurs (77 % en 2019, +3 points par rapport à 2014),
- Des garanties écologiques pour chaque produit (71 %, +3 points par rapport à 2014).
J.B
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