Quelle place pour le Bois Energie dans la transition énergétique ?
Batiweb : Le plan national d'action en faveur des énergies renouvelables prévoit d'atteindre l'objectif de 23 % des énergies renouvelables dans la consommation finale, quel rôle doit jouer le Bois Energie dans l'atteinte de cet objectif ?
Jean-Jacques Rousseau : Le Bois Energie doit être un moteur dans le développement des énergies renouvelables d'autant qu'il occupe déjà la première place avec 50 % de la production d'énergies renouvelables en France. Le Bois Energie se présente véritablement comme l'une des alternatives aux énergies fossiles, faible en émission carbone. Il s'agit de la technique la plus à même d'atteindre cet objectif compte tenu des ressources disponibles en France puisque nous disposons du parc forestier le plus vaste d’Europe.
Batiweb : On entend de plus en plus parler de la
torréfaction, quels sont les avantages et les inconvénients de ce procédé ?
La torréfaction est un procédé thermochimique connu depuis 4-5 ans par les petites structures et développé notamment par le groupe Areva. Cette technique est en plein développement et on sait aujourd'hui torréfier du bois de manière semi-industrielle.
Ce procédé revient à éliminer l'eau et à modifier une partie de la matière organique de la biomasse pour casser ses fibres. Sous cette forme, le bois torréfié présente de nombreux avantages car sa broyabilité a des caractéristiques très proches de celles du charbon. Par rapport au bois classique ou au pellet, la biomasse torréfiée est anhydre et ne reprend pas d'humidité.
Batiweb : Quelles sont les possibilités de développement du secteur ?
Le Comité interprofessionnel du Bois Energie (CIBE) travaille actuellement au développement d'une meilleure gestion des rémanents des forêts. Le bois n'est en effet pas encore valorisé à 100 % comme c'est le cas ailleurs en Autriche, en Allemagne ou en Angleterre par exemple. Les branches qui ont un diamètre inférieur à 7 cm sont par exemple laissées sur place car elles ne sont actuellement pas valorisées par les industries des papetiers ou des pannotiers. Ce serait un premier pas.
Ensuite, nous souhaitons aujourd'hui avoir un vrai statut et une réglementation pour le bois de récupération, qui pourrait faire l'objet d'une valorisation.
Propos recueillis par Claire Thibault