Quel a été l'impact des différents confinements sur le secteur du BTP ? (étude)
En cette période de déconfinement, le groupe EBP, éditeur de solutions de comptabilité, de gestion commerciale et de paie, publie un baromètre concernant l'impact des différents confinements sur le secteur du BTP.
Chômage partiel : un recours massif mais temporaire
Sans surprise, le tout premier confinement du 16 mars au 11 mai a le plus impacté le secteur, avec l'arrêt total des chantiers pendant quelques semaines, et le recours massif au chômage partiel. Ce dernier a été utilisé par les entreprises du BTP dès la première semaine de mise en place, à hauteur de 50,43 %, pour atteindre son apogée à 67 % la semaine du 30 mars au 5 avril.
Avec la parution du guide de préconisations sanitaires de l'OPPBTP, publié le 2 avril 2020, et la reprise des chantiers, le chômage partiel a progressivement diminué, avec 21,45 % la semaine du 11 mai, puis plus que 4 % à compter du 1er juin.
Les deuxième et troisième confinements semblent en revanche avoir eu moins d'impact sur les entreprises du BTP, déjà plus rodées, et qui ont su s'adapter à l'évolution des consignes sanitaires. Elles n'ont donc quasiment pas eu recours au chômage partiel après juin 2020.
« Cette conjoncture différente d’un confinement à l’autre s’explique par le fait que les TPE/PME se sont adaptées aux mesures sanitaires et ont dû combler le retard accumulé dans le calendrier des chantiers livrables », note Grégoire Leclercq, directeur général délégué chez EBP.
De fait, la baisse d'activité se serait élevée à -31 % du PIB au premier confinement, contre -11,6 % au second, bien qu'il soit encore trop tôt pour comparer avec le troisième confinement.
Une reprise en grande trombe
Grâce à un bon début d'année 2020 et une reprise en grande trombe à l'été, le secteur du BTP serait ainsi parvenu à atteindre une croissance de 7 % en 2020.
Autre chiffre révélateur montrant le peu d'impact des confinements suivants : à la mi-avril 2021, la croissance cumulée s'élevait à près de 18 % par rapport à un an plus tôt.
Concernant la conjoncture, le groupe EBP note que le projet de loi Climat & Résilience, qui doit passer devant le Sénat durant le mois de juin, pourrait être « source d'affaires » pour les TPE et PME du bâtiment, notamment avec l'obligation de travaux de rénovation énergétique pour les passoires thermiques, c'est-à-dire les logements présentant un diagnostic de performance énergétique (DPE) classé F ou G. Ces logements pourraient en effet être exclus du marché locatif si leur propriétaire ne réalise pas les travaux de rénovation énergétique nécessaires avant certaines échéances.
« Les propriétaires vont certainement anticiper leurs travaux, ce qui devrait donner un regain d’activités au BTP dans les mois à venir », espère ainsi Grégoire Leclercq.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock