Programmation pluriannuelle de l’énergie : l’Ademe publie son cahier d’acteur
L’agence préconise de baisser la demande énergétique de 30% d’ici 2035 grâce notamment à l’amélioration progressive des technologies et l’efficacité énergétique, à la massification de la rénovation du parc de bâtiments et à une évolution progressive des comportements de mobilités des personnes et de transport de marchandises.
« Les gains d’efficacité énergétique permettront de réduire les consommations d’électricité et de gaz, tout en augmentant la part relative de l’électricité dans le mix énergétique total par transfert de certains usages (pompes à chaleurs pour la chauffage, véhicules électriques) », souligne l’Ademe.
Une production EnR plus importante
L’entité préconise également d’augmenter de 70% la production renouvelable d’ici 2028 : « Les énergies renouvelables s’affirment comme les énergies du XXIe siècle. La France a donc tout intérêt à se positionner comme une acteur majeur ».Actuellement 15% de la consommation finale d’énergie en France est produite par des énergies renouvelables, souligne l’Ademe. Or, la loi de transition énergétique pour la croissance verte prévoit un objectif de 32% d’EnR en 2030. L’agence se veut cependant confiante : l’atteinte des objectifs « est possible en développant massivement un large panel de ressources renouvelables pour couvrir les besoins de chaleur/froid, d’électricité et de carburant, tout en diminuant nos consommations d’énergie ».
5 filières présentent un fort potentiel de développement et devront faire face à des enjeux particuliers ces prochaines années : la filière bois-énergie, les pompes à chaleur, l’éolien, le solaire photovoltaïque et la méthanisation.
Pour les accompagner dans leur développement, l’Ademe recommande de :
- Maintenir les signaux économiques favorables à l’efficacité énergétique et au développement des renouvelables, notamment en augmentant notablement le niveau de la fiscalité carbone en 2030 ;
- Maintenir une visibilité des objectifs pour faciliter la structuration des filières renouvelables ;
- Faciliter l’appropriation territoriale des EnR et le financement participatif.
La transition énergétique, source d’emplois et de valeurs sur les territoires
L’Ademe rappelle enfin que la transition énergétique présente de nombreux bénéfices pour l’économie. Elle pourrait créer 340 000 emplois à l’horizon 2035, dont une part croissante d’emplois non délocalisables liés à l’exploitation des EnR et des opportunités de développement industriel.La baisse des consommations associée au développement des renouvelables se traduirait « par une augmentation du revenu disponible des ménages (+7,5%). »
Répondre aux objectifs de la transition énergétique permettrait en outre aux territoires de valoriser les ressources énergétiques locales plutôt que dépendre massivement des importations d’énergie fossile.
La transition énergétique « c’est également définir un cadre qui permettra de faciliter la réappropriation de la question de l’énergie au plus près des territoires ». L’Ademe se réfère notamment à l’autoconsommation « qui connaîtra sans doute un très fort développement dans les années à venir ».
« Au regard de la désinformation qui peut exister lorsque que l’on veut débattre de l’énergie dans notre pays, l’Agence est ici totalement dans son rôle d’expert au service de la transition énergétique, en soulignant que la baisse de la consommation d’énergie est à la fois une nécessité pour réussir la transition et une opportunité pour améliorer notre compétitivité et augmenter le revenu disponible des ménages, et en montrant que des évolutions du mix énergétique sont possibles, parce que les énergies renouvelables sont techniquement envisageables, économiquement viables et socialement souhaitables », précise enfin Arnaud Leroy, Président de l’Ademe.
R.C
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