Photovoltaïque : naissance d’un géant européen
L’accord annoncé mardi concerne l’usine de cellules et modules d’Arnstadt, en Thuringe, dans le centre de l’Allemagne. SolarWorld prévoit de reprendre environ 800 salariés sur 1.500 dans l’immédiat et Bosch, dont les équipements automobiles restent le coeur de métier, s’est engagé à rapatrier à Arnstadt une ligne de production de composants électroniques installée jusqu’à présent en Hongrie.
SolarWorld reprendra donc l’usine de fabrication de cellules solaires, d’une capacité nominale de 700 MWc, ainsi qu’une usine de fabrication de modules solaires (200 MWc) de Bosch Solar Energy AG. « Cette acquisition donne naissance au premier groupe solaire européen avec une capacité de production supérieure à un gigawatt », déclare SolarWorld, qui se présente désormais comme « le fabricant leader en matière de technologie solaire en Occident ».
Des pertes en milliards pour Bosch Solar Energy
Bosch a annoncé en mars son intention de se retirer du marché de l’énergie solaire, après y avoir perdu 2,4 milliards d’euros en moins de cinq ans. Il déclare mardi dans un communiqué qu’il s’efforce de trouver « des solutions comparables [à celle d'Arnstadt, ndr] pour l’usine de modules de Vénissieux, en France » et évoque à ce sujet des discussions avec des investisseurs « de l’industrie photovoltaïque et d’autres industries ».
Le groupe breton Sillia Energie, candidat à la reprise des activités photovoltaïques de Bosch, proposait début novembre de reprendre 130 des 240 salariés travaillant sur ce site de la banlieue lyonnaise, selon France 3 Rhône-Alpes. « Si c'est accepté, Bosch donnerait un avis positif, un expert de la chambre de commerce et d'industrie serait mandaté et l'affaire pourrait être conclue après janvier 2014 », ont expliqué à Lyon Mag les délégués syndicaux.
Le Qatar pourrait prendre 29% de SolarWorld
Les industriels chinois ont pris en quelques années des positions de premier plan en profitant d'une chute rapide des prix. Leur essor a contraint au dépôt de bilan plusieurs acteurs européens du secteur, comme Q‑Cells ou Conergy. SolarWorld est lui-même engagé dans une vaste restructuration qui pourrait conduire le Qatar à prendre 29% de son capital. La société a vu sa valeur boursière chuter à environ 83 millions d'euros, alors qu'elle avait culminé à 5,2 milliards en 2007.
L’acquisition doit prendre effet fin février, tout comme la conclusion de la restructuration du groupe. La transaction est soumise à l’approbation en vertu de la législation des cartels et à d’autres conditions d’exécution.
L.P (avec Capital.fr)