Nouveau record d’investissements dans les énergies vertes en 2015
Le document publié par le Centre de Collaboration Frankfurt School – UNEP pour le Climat et le Financement de l’Energie Durable et Bloomberg New Energy Finance (BNEF), indique ainsi que depuis 2004, « le monde a investi plus de 2 300 milliards de dollars dans les énergies renouvelables ».
Les énergies renouvelables l’emportent sur le gaz et le charbon
Les investissements dans les énergies propres ont représenté plus du double des investissements réalisés dans les centrales à charbon et à gaz qui sont estimés à 130 milliards d’euros, preuve que « les énergies renouvelables tiennent de plus en plus une place centrale dans nos modes de vie à faible carbone » a estimé le directeur Exécutif du Pnue, Achim Steiner.Le président du comité de conseil de BNEF, Michael Liebreich, a lui déclaré : « Les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables atteignent un nouveau record en 2015, dépassant de loin les investissements réalisés pour la génération de capacité électrique à partir de combustibles fossiles, et ce malgré la baisse du pétrole, du gaz et du charbon ».
En 2015, le marché des EnR a une nouvelle fois été dominé par le solaire photovoltaïque et l’éolien qui ensemble ont représenté 118GW de capacité de production additionnelle (contre 94GW en 2014). « La biomasse et la valorisation des déchets en énergie, la géothermie, le solaire thermique et les petites centrales hydroélectriques ont contribué pour des montants plus modestes », précise le rapport.
Une plus grande attention a été portée sur le stockage de batteries qui « apporte une réponse rapide à l’équilibre du réseau électrique, que ce soit pour faire face aux pics de demande ou à une production variables des énergies éolienne et solaire ». Ainsi, l’année dernière, près de 250 MW de stockage électrique ont été installés dans le monde entier, contre 160 MW en 2014.
Les pays en développement plus dynamiques que les pays développés
Pour la première fois en 2015, les investissements dans les énergies renouvelables réalisés dans les pays en développement ont dépassé ceux des pays développés. En effet, les pays en développement et émergents ont investi 156 milliards de dollars (+ 19% par rapport à 2014) contre 130 milliards de dollars pour les pays développés (en baisse de 8% par rapport à 2014).Deux-tiers des investissements mondiaux ont été effectués par la Chine (102 milliards de dollars, + 22%), suivie par l’Inde (10,2 milliards de dollars, +22%), l’Afrique du Sud (4,5 milliards de dollars, + 329%), le Mexique (4 milliards de dollars, + 105%) et le Chili (3,4 milliards de dollars, + 151%). D’autres pays comme le Maroc, la Turquie et l’Uruguay « sont entrés dans la liste des pays qui investissent plus de 1 milliard de dollars ».
Dans l’ensemble des pays en développement, les investissements en 2015 étaient 17 fois plus élevés qu’en 2004, une tendance qui s’explique par « la course de la Chine vers les énergies éolienne et solaire, la rapide augmentation de la demande d’électricité dans les pays émergents, le coût en baisse des énergies renouvelables, la croissance économique ralentie dans les pays développés et les coupes dans les politiques de soutien et subventions en Europe » détaille le rapport.
Au sein des pays développés, l’Europe a enregistré une nette baisse des investissements (- 21%, 48,8 milliards de dollars en 2015), « le chiffre le plus bas enregistré sur le continent depuis neuf ans, et ce en dépit d’investissements record dans les projets éoliens offshore », relève le Pnue. Les investissements aux Etats-Unis sont en hausse (+ 19%, 44,1 milliards de dollars) et restent stables au Japon (36,2 milliards d’euros).
Une période de transition
Le Pnue estime que les 134 gigawatts (GW) d’EnR ajoutés l’an passé dans le monde ont limité les émissions mondiales de dioxyde de carbone (qui auraient été plus élevées d’environ 1,5 gigatonne).« L'accès à une énergie propre et moderne a une valeur inestimable pour toutes les sociétés mais tout particulièrement dans les régions du monde où une énergie stable peut offrir une amélioration profonde de la qualité de vie, développement économique et respect de l’environnement », a dit M. Steiner.
Ségolène Royal, ministre de l'Environnement et Présidente de la COP21, s'est elle félicitée des résultats dévoilés dans le rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement. Dans un communiqué, elle a déclaré : « Les nouvelles données de ce rapport prouvent qu’un changement structurel est réellement en marche. L’impulsion donnée à Paris va accélérer ce mouvement et la revue quinquennale des contributions sera l’opportunité de politiques énergétiques à chaque fois plus ambitieuses ».
R.C
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