Enquête UFC-Que Choisir : la Fnaim contre-attaque
La publication en mars dernier de l'UFC-Que Choisir fait des remous dans le monde des professionnels de l'immobilier.
« Dans la forme comme dans le fond, la démarche s'avère contestable – ou orientée - sur de nombreux points », dénonce ce mercredi la Fnaim, Fédération des professionnels de l'immobilier dans un communiqué destiné à « apporter quelques remarques quant aux analyses de l'association ».
Tout d'abord, sur le calendrier de l'étude, menée du 7 au 21 novembre 2015 auprès de 1 246 agences immobilières. « Un timing impitoyable », selon la Fnaim qui précise qu'il s'agit du « jour même » de la publication du décret fixant la liste des pièces justificatives exigibles du candidat locataire.
« Est-ce un hasard ? Voilà qui laissait bien peu de temps pour s’approprier la nouveauté, dans un contexte d’avalanche règlementaire, complexifiée quotidiennement par des lois et décrets mal rédigés et souvent contradictoires. (…) », souligne la Fédération.
Des honoraires en baisse
Sur l'accusation de la « voracité tarifaire » des agences, la Fnaim tempère et rappelle que l'UFC-Que Choisir constate elle même que les plafonds réglementaires des honoraires de location sont respectés dans 94 % des cas. Ces mêmes honoraires ont d'ailleurs baissé de 20 % en zone très tendue et de 10 % en zone tendue, détaille la Fédération.
« Il importe (…) que chaque agent immobilier reçoive la juste rémunération des services rendus. Une politique qui aurait pour seul objectif de faire baisser les honoraires ne pourrait que conduire à des prestations amoindries tout en portant atteinte à la pérennité de nos entreprises », explique Jean-François Buet, Président de la Fnaim, cité dans le communiqué.
D'autre part, l’association déplore que 18 % seulement des agences enquêtées distinguent les honoraires de location des honoraires d’état des lieux.
« Mais, à ce jour, aucun texte n’impose aux professionnels de faire cette distinction dans les annonces immobilières », rappelle la Fnaim, «ni la loi Hoguet, ni l’arrêté de 1990 sur les prix qui oblige simplement à indiquer le montant TTC de la rémunération de l’intermédiaire lorsqu’elle est à la charge du locataire ».
« Si le ministère envisage de réformer cet arrêté, aucune extrapolation n’est pour l’instant possible. (…) », ajoute-t-elle.
« Si les agents immobiliers n’ont peut-être pas « tout juste » ils n’ont pas non plus « tout faux ». Certes, nous sommes conscients qu’il y a encore des efforts à faire. Il importe que la réglementation soit respectée par chaque professionnel, et que les services qui accompagnent le locataire et l'acte de location soient le plus efficient possible », affirme Jean-François Buet, Président de la FNAIM.
Au terme de son enquête, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir avait demandé d'intensifier les contrôles après avoir épinglé 392 agences immobilières qui ne respectaient pas la loi.
C.T
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