Logements neufs : la FPI s'inquiète de la baisse de l'offre
A l'occasion du bilan de la FPI, la présidente de la fédération a alerté sur la baisse des ventes de logements neufs sur l'année. En 2019, les ventes des promoteurs ont en effet baissé de -3,3 %, avec 161 561 ventes. Cette chute des ventes s'est accélérée au quatrième trimestre 2019, avec -8,8 % par rapport au quatrième trimestre 2018.
Les mises en vente chutent de 14,2 %
Selon la FPI, cette baisse des ventes s'explique en grande partie par celle de l'offre. Après cinq ans de hausse continue, les mises en vente ont en effet chuté de -14,2 % par rapport à un an plus tôt. « C'est 19 000 logements de moins à la vente chez les promoteurs, c'est très, très important», a souligné Alexandra François-Cuxac. Fin 2019, moins de 100 000 logements étaient disponibles à la vente, soit 12 000 de moins qu'à la fin de l'année 2018.
Pour les promoteurs, l'approche des élections municipales n'y est pas pour rien, puisque durant ces périodes, les maires octroient moins facilement des permis de construire. Entre janvier et décembre 2019, les permis de construire ont ainsi diminué de -2,3 %. Sur l'année, on dénombre une baisse de -6,7 % pour les logements collectifs.
Une baisse de l'offre qui fait monter les prix
La demande reste en revanche élevée, ce qui fait monter les prix. Le prix moyen des logements neufs augmente ainsi de +5,2 % sur la France entière, et de +6,5 % en Île-de-France- « une conséquence de la rareté et de la pénurie », précise la présidente de la FPI.
Augmentation des prix moyens (France entière et Île-de-France). Source : FPI
« Il n’y a pas de crise générale du logement en France, il y a une crise du logement abordable là où sont les besoins, en particulier là où sont les emplois. Le gisement de logements vacants à y remettre sur le marché n’est pas du tout à l’échelle des besoins : contrairement à ce qui s’est passé en 2019, il faut donc accentuer la production, pas la ralentir », insiste Alexandra François-Cuxac.
Or, sur ce point, la FPI est plutôt pessimiste pour l'année à venir : « Les élections municipales de mars prochain seront une étape-clé, et les débats actuels n’incitent pas à l’optimisme. Nombre de candidats font des raccourcis et, au nom d’une France bas-carbone, revoient à la baisse les objectifs de construction en ville. En vérité, il ne peut pas y avoir de lutte efficace contre le changement climatique, et moins encore de lutte efficace contre la fracture sociale et territoriale, sans production de logements verts et abordables là où sont les besoins », conclut la présidente de la fédération.
C.L.
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