Location : le coût de revient flambe de 10,08 % entre 2019 et le T3 2022
Selon l’UFL, syndicat affilié à la fédération DLR, le coût de revient - somme des coûts supportés pour la production et la distribution - dans l’industrie des grues à tour progressait de 18,19 % au T2 2022.
La fédération, qui représente 70 % des entreprises des secteurs de la distribution, de la location et de la maintenance des matériels de construction et de manutention, a ensuite porté son analyse sur l’activité location de ses adhérents.
Il en ressort fin janvier une étude du cabinet NEO Engineering, qui estime un coût de revient Location, sur la base de données officielles (INSEE, Banque de France, Syntec…) récoltées entre 2019 et 2022.
Des coûts enflammés par la crise énergétique et les pénuries ?
Résultat : sur les neufs premiers mois de 2022 (indice provisoire au 30 septembre 2022), le coût de revient du secteur Location a grimpé de 5,9 % par rapport 2021 et de 10,08 % par rapport à 2019 - année de référence base 100.
À savoir que le coût de revient de 2021, comparé à celui de 2019, lui, enregistre +3,94 %, le reste de la hausse étant supposément noyé sur l’année 2020, marquée par un arrêt des chantiers et donc un recul de la location de matériel.
Un phénomène tiré par une forte hausse des prix dans certains postes de 2021 au T3 2022, en particulier les énergies (+49,3 %) et le gazole non-refacturé (+46,6 %). Celles-ci peuvent s’expliquer respectivement par la crise énergétique sur fond de guerre en Ukraine et les pénuries de carburants déclenchées par les mouvements de grève en automne dernier.
On relève également l’ajout d’indice « Achats de pièces détachées non refacturés », non-inscrit dans les chiffres officiels et qui cumule les coût de productions lubrifiants, de pneus, de moteurs, d’équipements hydrauliques... Ce coût s’est élevé de 7 %.
On ne peut s’empêcher de lier la baisse d’activité du secteur en 2022 (-5,4 % selon DLR) à ces tensions des coûts. Une chose est sûre : la publication de ces nouveaux indices compte « permettre aux acteurs de la location de pouvoir suivre l’évolution de leur coût et éventuellement d'intégrer cet indice dans leur réflexion commerciale », selon DLR.
La fédération ajoute : « Le volet communication est également essentiel : tout opérateur de location de matériel, adhérent ou non de DLR, a vocation à connaître cet indice et à le diffuser à ses propres clients. Dans le contexte actuel, il est en effet particulièrement important qu’ils soient objectivement informés de l’évolution de cet indice ».
De quoi nourrir la démarche de Bercy, qui a lancé ce 26 janvier dernier un dispositif d'analyse des coûts de production dans le secteur du BTP, encore démunie face aux hausses des prix.