Le groupe suisse Sika a vu son bénéfice augmenter en 2022
Le groupe suisse de chimie Sika a su faire fi des obstacles dressés sur son chemin en 2022. Malgré l’inflation des coûts de matériaux et le ralentissement de l’activité dans le bâtiment au second semestre 2022, l’entreprise a vu son bénéfice net s’accroître de 10,9 % par rapport à l’exercice 2021, à 1,16 milliard de francs suisses (1,17 milliard d’euros), grâce notamment aux hausses de prix pour compenser l’inflation, indique-t-elle dans un communiqué.
Son résultat opérationnel s’est chiffré à près de 1,6 milliard de francs suisses (en hausse de 13,5 %). Sa marge opérationnelle monte quant à elle à 15,1 % contre 15 % l’année précédente, a détaillé le groupe qui avait déjà dévoilé son chiffre d’affaires en janvier.
Objectifs remplis du côté des ventes, puisque le groupe s’était fixé comme ambition de dépasser pour la première fois la barre de 10 milliards de chiffre d’affaires. Résultat, les ventes de l’entreprise, qui fabrique des colles, mortiers et produits d’étanchéité pour le bâtiment, ont atteint près de 10,5 milliards de francs suisses. De quoi ravir Thomas Hasler, directeur général du groupe suisse : « Nous avons réalisé des résultats record à la fois en termes de ventes et de profits dans un environnement de marché difficile ».
Malgré ces bons chiffres, le groupe a vu la croissance de ses ventes ralentir en Europe, avec la baisse de la demande pour la rénovation qui avait explosé en 2021, tirée par les travaux démarrés par les particuliers pendant les confinements.
En ce qui concerne les nouveaux bâtiments, la demande a enregistré un repli moins marqué. Le groupe compte toutefois sur les programmes de soutien à l’économie et les investissements dans la transition énergétique pour soutenir son activité, « même dans des marchés déclinants », a-t-il précisé.
Des prévisions optimistes et un rachat en vue pour 2023
Pour l’année 2023, le groupe s’attend à une augmentation de ses ventes de 6 à 8 % et à une augmentation proportionnellement plus élevée de son résultat opérationnel, hors acquisition de MBCC, précise-t-il.
Cette ancienne filiale du géant allemand de la chimie BASF doit en effet être rachetée par le groupe suisse, auprès du fonds d’investissement Lone Star Funds, pour la somme de 5,5 milliards de francs suisses. Ce qui en ferait la plus grosse acquisition de l’histoire de Sika. L’opération avait été annoncée en novembre 2021 mais sa finalisation, initialement espérée pour fin 2022, a été repoussée en attendant l’aval des autorités de la concurrence.
La Commission européenne a récemment donné son feu vert, mais a posé comme condition que Sika vende une partie des activités d’adjuvants de MBCC, compte tenu du poids que ce rapprochement va lui conférer sur ce marché. Des conditions similaires avaient été posées par l’autorité britannique de la concurrence en décembre, ce qui avait amené Sika à signer un accord mi-janvier avec l’entreprise britannique Ineos Enterprise, pour lui vendre une partie des activités de MBCC.
Le groupe s’attend toujours à finaliser le rachat de MBCC durant le premier semestre 2023.