Diamanti, un projet architectural inédit
C’est un projet un peu fou qui a été présenté le 22 novembre dernier par Sika, en compagnie de représentants de Carsey 3D, AEvia et du Cerib. Tous ces acteurs, parmi les plus grands de la construction française et de la recherche internationale, ont été amenés à travailler ensemble sur un objet unique : une structure polyédrale de 9 mètres de long et quelque 2 mètres de large, pouvant supporter un chargement réparti d’au moins 500 kg par mètre carré. Une chrysalide, destinée à devenir une passerelle en béton imprimé 3D.
Baptisée Diamanti, cette création de 7,8 tonnes prouve l’intérêt d'unir formes polyédriques funiculaires, impression 3D et technologie de précontrainte par post-tension. Au-delà de la beauté du geste, le but de cette entreprise de codéveloppement est de faire progresser les techniques de construction de ponts, immeubles, ouvrages plus économes et à empreinte carbone réduite. Comment ? En minimisant la quantité de matériaux, la masse, les renforts en acier et l’énergie intrinsèque nécessaires à leur élaboration.
Tout le monde a mis sa pierre à l’édifice
Le Polyhedral Structures Laboratory de l’Université de Pennsylvanie et le docteur Masoud Akbarzadeh, Sika, Carsey 3D, AEvia ainsi que le CERIB (Centre d’Études et de Recherches de l’Industrie du Béton) se sont réunis, pour tester et évaluer à l’échelle 1:1 les performances, comme les obstacles techniques et environnementaux de ce projet.
Sika a fourni le matériau SikaCrete 7100 3D, un micro-béton multi-composants renforcé de fibres pour l’impression 3D, mais aussi l’expertise technique en construction imprimée 3D, avec la modélisation, le slicing d’objets et plus globalement l’évaluation de la faisabilité.
Carsey 3D a de son côté mis à disposition son imprimante 3D. AEvia a quant à lui appliqué la précontrainte et offert son appui scientifique et technique, afin de valider les différents calculs du docteur Masoud Akbarzadeh. Le CERIB a procédé aux divers tests, notamment en vérifiant la capacité de résistance de la future passerelle.
Un projet précurseur pour un secteur de la construction plus durable
Pour la réalisation du projet Diamanti, et contrairement aux structures en béton traditionnelles, aucun coffrage n’a été nécessaire. En raison de la complexité de la structure, sa réalisation n’aurait tout simplement pas été possible avec des techniques traditionnelles.
Pour les ingénieurs, les architectes, les maîtres d’œuvres, cette preuve de concept ouvre une porte sur un futur plus responsable, qui change la donne économique.
La Cité des Doges comme lieu d’exposition
Le projet Diamanti sera présenté à l’exposition « Time - Space - Existence », organisée par le Centre culturel européen d’Italie, qui se tiendra du 10 mai au 23 novembre 2025, dans le cadre de la Biennale College Architettura de Venise.
« Nous ne sommes qu’au début, mais il s’agit de la première structure qui minimise la masse et le renforcement de cette manière », estime l'ingénieur-architecte Masoud Akbarzadeh.
Jérémy Leduc
Photo de Une : Polyhedral Structures Lab