Les verres actifs enfin en voie de démocratisation ?
En première ligne on retrouve bien sûr St-Gobain, à la tête d’une impressionnante collection de verres actifs, un peu pompeusement qualifiés d’intelligents, mais dont certains revêtent un indéniable intérêt architectural, pratique, ou même environnemental.
Des vitrages opacifiant progressifs et pilotables
On connaissait déjà les verres feuilletés à cristaux liquides, passant instantanément de la transparence à un état translucide, mais bien trop chers pour les particuliers. « Le Priva-Lite est aujourd’hui très utilisé pour des pièces en second jour, comme des salles de bains d’hôtels par exemple. Il représente déjà une grande partie de notre activité mais nous souhaitons le vulgariser pour élargir encore notre marché. Grâce à de nouvelles technologies et à des investissements industriels sur nos chaines de production, nous allons en diviser le prix par deux ! » annonce Lionel Bisch, directeur commercial et marketing de Quantum Glass, la filiale de St Gobain en charge de la commercialisation des verres actifs.
Simultanément, la deuxième génération de vitrages électrochromes s’apprête à quitter les laboratoires de R&D. A l’instar des verres photochromiques, bien connus des porteurs de lunettes, qui foncent en fonction de l’intensité du rayonnement ultra-violet, les verres électrochromes se teintent à la demande, via une impulsion électrique. Une commande électronique, par ailleurs compatible avec les systèmes de GTB permet ainsi de moduler à volonté la teinte du vitrage, de la transparence totale à une quasi opacité ne laissant passer que 3% de la lumière. Au delà de l’effet décoratif, le produit présente des avantages inédits : « En régulant la lumière naturelle, Electrochrome permet des économies sur le poste éclairage (ndr : le verre ne consomme que lors des changements d’état). De plus, ce verre repoussant la chaleur, il est alors possible de réduire les investissements en pare-soleil et en climatisation-chauffage, puis de bénéficier des économies d’exploitation qui en découlent » se félicite Lionel Bisch. Des investissements contrôlés, des coûts d’exploitation maitrisés, un effet architectural indiscutable, et même une dimension écolo : on comprend que Quantum Glass mise sur ce nouveau marché. « Oui, nous y croyons beaucoup. Dès la fin 2012, notre capacité de production sera de 370 000 m2 par an » prévoit Lionel Bisch.
Des verres multifonctions
L’autre tendance semble être aux produits multifonctions. « Nous testons actuellement un miroir chauffant, issu de notre gamme Thermovit, qui fera également office d’enceinte. Ce compagnon de salle de bain idéal sera initialement installé dans des hôtels, avant d’arriver chez les particuliers » dévoile Lionel Bisch. Encore plus spectaculaires, des applications mêlant décoration et communication sont désormais réalisables : « En associant les effets décoratifs de nos verres éclairants, de nos verres animés par des diodes multicolores, avec des fonctions d’isolation et de pilotage, il est possible de réaliser des projets variés, de la simple apposition d’un logo d’entreprise jusqu’à la transformation d’une façade vitrée en un véritable écran, diffusant des animations géantes » conclut-il. Toutes ces innovations seront présentées lors du salon Batimat 2011, notamment la technologie DMF (Digital Media Facade) développée avec la start-up française Citiled, détentrice du record mondial de la plus grande façade vitrée animée, avec plus de 5 millions de diodes sur près de 10 000 m2 (Jeddah, Arabie Saoudite). Bientôt chez les particuliers ?
Olivier Barrellier