Les syndicats de Lafarge réclament un « dialogue loyal »
La restructuration du groupe Lafarge prévue dans le cadre de sa fusion avec le cimentier suisse Holcim passe mal du côté des syndicats.
Réunis mercredi en comité européen, les représentants du personnel ont expliqué que, pour l'heure, « les informations transmises ne permettent pas au comité européen d'apprécier les motivations économiques de ce projet de restructuration, les choix d'organisation et la construction d'alternatives ou de propositions qui préserveraient l'emploi et les conditions de travail ».
Face à ce manque de visibilité, ils réclament la mise en place d'un « dialogue social loyal et utile sur ce projet de restructuration » alors que « 478 suppressions de postes chez Lafarge, en France et en Autriche » sont déjà annoncées et que « d'autres suppressions de postes sont à craindre », écrivent-ils.
253 postes seront créés en France
Interrogé par l'AFP, le groupe précise que ce nombre correspond aux suppressions brutes de postes programmées en France et en Autriche, soit « 419 postes supprimés ou significativement modifiés » dans l'Hexagone, et 59 postes supprimés à Vienne. En parallèle, « 253 postes doivent être créés en France, ce qui équivaut à un impact net de 166 postes, comme indiqué aux représentants du personnel le 19 mai », a détaillé une porte parole.
Lors de l'annonce du plan, le groupe avait déjà précisé que « les mesures d'accompagnement qui seront étudiées avec les partenaires sociaux privilégient le recours à la mobilité interne, l'accompagnement vers la retraite et en France, les départs volontaires », pour les salariés concernés.
Maintien de l'emploi chez CRH
Lafarge compte 63 000 employés dans 61 pays. Comme Holcim, il a dû s'engager à céder une partie de ses actifs pour que la fusion soit autorisée par les autorités de la concurrence.
Pour les salariés qui rejoindront le groupe irlandais CRH, qui rachète pour 6,5 milliards d'euros d'actifs, le comité européen exige davantage de garanties, tant sur le maintien de l'emploi que la représentation de ces salariés. CRH s'est engagé à maintenir l'emploi pendant 1 an, selon le comité.
Cette réorganisation, annoncée le mois dernier, s'inscrit dans le cadre de la fusion programmée avec le Suisse Holcim. L'offre publique d'échange lancée le 1er juin doit donner naissance en juillet à un colosse des matériaux de construction pesant 27 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 115 000 salariés (après cessions pour éviter les situations de monopole).
C.T (avec AFP)