« Nous sommes convaincus de la pertinence de la loi sur la transition énergétique, et nous voulons apporter une contribution active, notamment dans le secteur du bâtiment », explique Bernard Aulagne, président de cette nouvelle association, baptisée Coénove, contraction de « complémentarité des énergies » et « innovation », qui vient de voir le jour en ce mardi 23 septembre.

Dix acteurs de la filière gaz (Atlantic, Bosch Thermotechnologie, CFBP Comité français du Butane et du Propane, Chaffoteaux-Ariston groupe, De Dietrich thermique, Frisquet, GrDF, Qauligaz, Vaillant Group et Viessmann France) sont à l'origine de cette association, chargée de mettre en avant le potentiel de l'énergie gaz pour atteindre les objectifs fixés dans la loi sur la transition énergétique.

Selon Bernard Aulagne, « le gaz est souvent oublié alors qu'il dispose de certaines qualités (l'énergie gaz représente seulement 17 % du bilan énergétique, ce qui fait d'elle l'énergie fossile la moins carbonée) (…) et qu'il pallie l'insuffisance du mix énergétique basé sur les énergies renouvelables et le nucléaire. Par ailleurs, avec le développement de la filière biogaz et biométhane, elle a vocation a devenir une énergie locale, renouvelables qui s'inscrit parfaitement dans le sens de l'économie circulaire », vante le président de Coénove.

Mais face aux enjeux et aux ambitions de la transition énergétique, « il est crucial d'arrêter d'opposer les énergies entre elles ! », prêche Bernard Aulagne, qui pose la complémentarité des énergies comme condition essentielle à la réussite de la transition énergétique.

Les propositions de Coénove

Dans cette optique, l'association Coénove souhaite favoriser un mix énergétique pluriel et complémentaire afin de proposer des scenarii industriellement et économiquement crédibles pour la période 2015-2020.

L'association prône aussi l'élargissement de l'approche environnementale des énergies à l'ensemble du bâtiment tout au long de son cycle de vie.

« Nous souhaitons ensuite poursuivre la mise en place de règlementation énergétiques et environnementales ambitieuses couvrant l'ensemble des usages énergétiques et encourageant les solutions présentant le meilleur rapport performance environnementale/coût », a complété M. Aubagne.

Coénove espère également favoriser le déploiement de solutions d'efficacité énergétique active, basées sur la régulation et le pilotage des systèmes (smart grid). Mais aussi exploiter à pleine capacité les énergies renouvelables dont le biogaz et le biométhane par l'équilibre entre approches centralisées et décentralisées et l'utilisation des infrastructures existantes en électricité et en gaz.

Une vision concrète du potentiel de l'énergie gaz

Enfin, l'association propose de stimuler l'innovation technologique pour favoriser la création d'emplois. Actuellement, la filière gaz représente 165 000 emplois pour un chiffre d'affaires de 65 milliards d'euros.

« Nous n'avons pas la prétention d'intervenir dans le débat de la loi sur la transition énergétique. Il s'agit là d'un cadre de référence pour notre réflexion afin de bâtir un certain nombre de scénarii. Nous ne proposons donc pas d'amendements spécifiques, même si nous savons qu'aujourd'hui on ne parle pas suffisamment de l'énergie gaz », reconnaît Bernard Aulagne qui laisse le temps à son association de mûrir pour s'inviter à ce débat.

Le président a cependant évoqué un premier projet de colloque d'ici la fin de l'année, sans en dévoiler le thème. Un comité scientifique et technique sera également mis en place afin de réaliser des études, dans le but d'étayer les propositions de l'association Coénove.

« Nous ne sommes pas une énième association sur le sujet, s'est défendu Bernard Aulagne. Nous avons la particularité d'être constitué majoritairement d'industriels qui ont une vision concrète du potentiel de l'énergie gaz dans le bâtiment».

Claire Thibault