Les professionnels des produits de construction inquiets pour l’année à venir
L’année 2017 avait été particulièrement exceptionnelle, laissant présager le meilleur pour 2018. Le bilan final a cependant été plus mitigé qu’espéré. En effet, l’activité du bâtiment, particulièrement mise à mal (+2% de croissance seulement, après +5% l’an dernier), a eu un impact direct sur celle des industriels représentés par l’AIMCC.
« L’enquête d’opinion menée auprès des fédérations adhérentes à l’AIMCC révèle que les deux tiers (65%) des industriels affichent – en 2018 – des résultats stables ou en très faible progression, plus d’un quart d’entre eux sont en léger recul, alors qu’ils ne sont que 10,5% à enregistrer une augmentation supérieure à 3% », détaille l’association.
Des difficultés à prévoir en 2019
Dans ce contexte, la prudence est de mise pour 2019 : 54% des répondants à l’enquête d’opinion s’attendent à une croissance annuelle comprise entre +1 et +3%, et 34% misent sur une stagnation. 8% des sondés pensent même faire face à un recul d’activité.Pour expliquer ces prévisions peu optimistes, l’AIMCC rappelle que la Fédération française du bâtiment (FFB) table sur une baisse d’activité de -0,5%, due notamment à une chute des mises en chantier de logements neufs de -4%. Les Travaux publics, à l’inverse, pourraient bénéficier du plan autoroutier annoncé par le gouvernement.
« D’autres points de vigilance doivent être pris en considération dans les prévisions, comme l’impact de la Loi ESSOC sur le code de la construction, l’annonce des seuils de la future réglementation environnementale 2020, le prélèvement à la source, la limitation du PTZ neuf à 20% dans les zones B2 et C, la suppression du dispositif d’investissement ‘’Pinel’’ en zone B2, ou encore le dispositif de financement des mesures annoncées fin 2018 dans le cadre du conflit des ‘’gilets jaunes’’ », énumère l’AIMCC.
« Si certains considèrent que 2019 sera une année de ralentissement, d’autres s’interrogent déjà sur un retournement d’activité après seulement trois années de reprise, rappelant que le niveau de fin 2015 était très bas », conclut l’association, qui a, comme l’année dernière, réclamé le retour des marges pour les entreprises du secteur afin d'assurer une reprise durable.
F.C
Photo de Une : ©Fotolia