Les matériaux de construction en forme peu olympique, selon l’UNICEM
Le mois dernier, l’Union nationale des Industries de Carrières et Matériaux de construction (UNICEM) s’inquiétait des résultats des élections européennes.
En cette fin juillet, l’union s’inquiète non seulement de l’incertitude politique liée aux résultats des élections législatives, mais aussi de l’attentisme qui pourrait en découler.
Cet attentisme, couplé aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, et aux congés d’été, laisse peu d’espoir pour un regain d’activité dans les semaines à venir.
« Dans ce climat, l’activité des matériaux patine à bas niveau », résume ainsi l’UNICEM.
Les conséquences d’une météo pluvieuse au mois de mai ?
À fin mai, l’activité des granulats s’est de nouveau inscrite en baisse – après un léger redressement en avril. L’activité des carrières n’a pas été aidée par la météo. En effet, selon Météo France, le mois de mai 2024 a en effet été le plus pluvieux depuis 15 ans, avec une hausse de 34 % des précipitations par rapport aux normales des 30 dernières années, et même +50 % en Île-de-France.
Bilan : l’activité des granulats a enregistré -5,8 % par rapport à avril, et -10,8 % par rapport à un an plus tôt.
Les résultats ne sont guère plus glorieux du côté du béton prêt à l’emploi (BPE), avec -7,6 % par rapport à avril, et même -18,3 % par rapport à mai 2023.
Face à cette atonie de l’activité, l’indicateur matériaux recule de 10 % sur les quatre premiers mois de l’année, avec notamment une chute pour les briques, les tuiles, le BPE et le ciment.
Une conjoncture toujours morose dans le bâtiment
Il faut dire que la conjoncture reste mauvaise dans le bâtiment, avec -13,9 % de mises en chantier en glissement annuel sur les 5 premiers mois de l’année, et de -10,4 % pour les permis de construire de logements sur la même période.
« Il faudra sans doute attendre la rentrée et le dénouement électoral pour savoir si la concurrence que vont se livrer les banques sur le marché du crédit, l’évolution des taux longs, l’orientation de la politique économique ou encore la variation des prix immobiliers vont réussir à redynamiser la demande de logements des ménages », estime l’UNICEM.
En attendant,le nombre de défaillances d’entreprises explose. Selon la Banque de France, ces défaillances ont notamment bondi de +42 % pour les activités immobilières et de +35 % pour le BTP sur un an au premier semestre.
Dans cette conjoncture morose, seuls les travaux publics résistent, avec une activité en hausse de 1,7 % par rapport à avril, et de +7,5 % par rapport à un an plus tôt, selon la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP).
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock