Les granulats et le béton prêt à l’emploi s’offrent une pause estivale
Des volumes plus importants qu’en 2017
Or, les résultats du troisième trimestre, communiqués ce 29 octobre, donnent justement raison à l’organisme. Les livraisons de granulats ont en effet baissé de -1,3% entre août et septembre, et de -1,4% du deuxième au troisième trimestre. Ces résultats négatifs doivent cependant être confrontés aux niveaux observés en 2017.Ainsi, le mois de septembre s’inscrit à la hausse par rapport à l’année dernière, à hauteur de +4,3%, tandis que le dernier trimestre connu a profité d’une croissance annuelle de +2,8%. Finalement, « la production de granulats progresse de +2,2% sur un an, soit un rythme assez proche de celui constaté en cumul sur les douze derniers mois (+2,3%) », d’après l’Unicem.
Le béton prêt à l’emploi (BPE), en revanche, est en bien meilleure forme ! En glissement mensuel, les livraisons ont augmenté de +2,8%. Cette hausse reste néanmoins insuffisante pour sauver l’activité trimestrielle, en recul de -2,3% par rapport au trimestre précédent.
Là encore, les volumes restent malgré tout bien supérieurs à ceux observés en 2017 : +7,3 au vu de septembre, et +5,4% entre les deux troisièmes trimestres. « Sur les neuf premiers mois de 2018, les livraisons de BPE progressent ainsi de +3,8% sur un an, un rythme un peu plus modeste que celui constaté en cumul sur les douze derniers mois (+5,1%) », ajoute l’Union.
Plus généralement, l’indicateur matériaux est très mitigé depuis le début de l’année, subissant les caprices du climat conjoncturel. Après une hausse annuelle de +3,8% au deuxième trimestre, l’activité ressort à +2,5% de juillet à septembre. Depuis janvier, elle a malgré tout progressé de +1,8% à données comparables.
Optimisme pour la fin de l’année, mais…
Tout porte à croire que la tendance devrait se poursuivre sur le reste de l’année, à en croire l’Unicem. S’appuyant sur une enquête menée par l’INSEE, le syndicat fait état d’une « certaine stabilité du climat des affaires » dans l’industrie du bâtiment. Les carnets de commandes seraient ainsi suffisamment remplis pour assurer 7,1 mois de travail (contre 5,6 mois pour la moyenne de long terme).L’Union rappelle cependant que les derniers chiffres du logement, communiqués par le ministère de la Cohésion des territoires, sont loin d’être formidables et traduisent un fort ralentissement des mises en chantiers et autorisations à la construction. « La dernière enquête menée auprès des promoteurs par l’INSEE en octobre confirme cette dégradation avec une demande de logements qui apparaît nettement moins bien orientée », ajoute l’Unicem.
Du côté des travaux publics, la FNTP (Fédération nationale du secteur) se veut optimiste, observant des facturations en hausse de 15,7% en août sur un an et de 11,6% en cumul sur les huit premiers mois de l’année. La prudence reste cependant de mise au regard des difficultés de recrutement et des hausses de prix du pétrole, sans compter les évolutions sur la fiscalité énergétique.
« Le constat est identique dans le secteur des carrières qui, à peine sorti de crise, doit en plus faire face aux pénuries de transport pour acheminer ses matériaux », conclut l’Unicem.
F.C
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