Les femmes à l'assaut du secteur de l'immobilier
« Le sujet de la parité dans l’entreprise n’est pas nouveau », écrit Régis Chemouny, associé KPMG et responsable secteur real estate & hotels dans l’édito du « Baromètre sur la parité dans l’immobilier » publié en janvier dernier par l’entreprise.
« Les enjeux ne sont pas uniquement sociétaux, ils sont également économiques. La 4e révolution industrielle impose à toute entreprise de revoir en profondeur son leadership pour maximiser sa performance et assurer une croissance durable. De plus, les millenials, la génération Y et demain la Gen Z, ont des attentes différentes », poursuit-il.
Ces éléments expliquent peut-être les résultats de l’enquête KPMG, de bon augure pour les professionnelles de l’immobilier. L’étude, menée auprès d’acteurs du secteur dont 69% de femmes, révèle en effet qu’une majorité de répondants (67% d’entre eux) ont le sentiment d’appartenir à une équipe mixte. Une parité qui aurait de nombreux bénéfices, puisqu’elle favoriserait la créativité (pour 15% des sondés), l’efficacité de l’entreprise (14%) et son dynamisme (13%).
De plus, 60% des personnes interrogées estiment que la mixité a progressé depuis le début de leur carrière. Ce taux est néanmoins beaucoup plus bas du côté des femmes (53%).
Des carrières qui progressent, mais rarement jusqu’à la direction
Au-delà de s’intéresser à la parité entre femmes et hommes, le Baromètre revient sur les responsabilités que les représentantes du beau sexe occupent au sein de leurs sociétés. Là encore, bonne nouvelle : 85% des répondants affirment que les postes à responsabilités sont occupés par des femmes.
Il semblerait qu’elles soient davantage recrutées en externe, tout comme les hommes par ailleurs. En revanche, si les professionnelles de l’immobilier reçoivent davantage de promotion interne que leurs homologues masculins, ces derniers sont plus nombreux à s’orienter vers des créations d’entreprise.
À cela s’ajoutent les nombreux obstacles auxquels les femmes sont confrontées tout au long de leur carrière. L’absence d’un réseau s'impose comme le frein le plus important, cité par plus de 25% des participants à l’étude, devant les responsabilités familiales et l’âge. 67% des répondantes affirment d’ailleurs avoir déjà fait l’objet de discriminations sexuelles dans un cadre professionnel.
Dans ce contexte, rien de bien étonnant à ce que l’étude « Grandes écoles au féminin », publiée en octobre 2018, ait alors indiqué que 80% des répondants sont persuadés qu’il est plus difficile pour une femme d’accéder à un poste de direction. Preuve s’il en est que l’immobilier, à l’instar de nombreux autres secteurs d’activité en France, a encore bien des efforts à fournir pour respecter l’égalité hommes-femmes.
Tous impliqués dans la mixité |
F.C
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