Les entreprises n'innovent pas assez en matière de transition énergétique (Etude)
Voici ce que révèle une étude réalisée par Schneider Electric, leader de la transformation numérique de la gestion de l’énergie et des automatismes.
Parmi les 236 entreprises (du monde entier) interrogées, 81% ont mis en œuvre des actions d’amélioration et de l’efficacité énergétique ou prévoient de le faire dans les deux ans à venir. Et 75% travaillent à réduire leur consommation d’eau et leur production de déchets.
L’étude note cependant, que « peu d’entreprises déclarent mettre en œuvre des stratégies et des technologies plus évoluées en matière de gestion de l’énergie et d’émissions carbone ».
En effet, à peine 30% des entreprises ont mis en place ou envisagent activement d’utiliser des systèmes de stockage d’énergie, des microgrids, des systèmes combinant la production de chaleur et d’énergie, ou un mix de ces différentes technologies ; et 23% seulement ont ou envisagent à court terme des stratégies d’effacement électrique.
« L’adhésion quasi- unanime à préserver nos ressources est positive. Cependant, être un consommateur avisé n’est pas suffisant pour survivre et prospérer. Les entreprises doivent se préparer à jouer un rôle actif dans le paysage énergétique en mettant en place les mesures qui leur permettent de produire de l’énergie et d’interagir avec le réseau, les producteurs d’énergie, leurs pairs ou n’importe quel nouvel acteur. Celles qui n’agiront pas resteront à la traîne », souligne Jean-Pascal Tricoire, Président-Directeur général de Schneider Electric.
Des freins à l’innovation
Comment expliquer le manque d’actions en faveur de la transition énergétique de certaines entreprises ?Elles sont 61% à indiquer que leurs décisions en matière d’énergie et de développement durable « souffrent d’un manque de coordination entre les fonctions concernées, notamment pour les secteurs de l’industrie et des produits de grande consommation ». Ce manque de collaboration constitue « un vrai défi » estime ainsi le même pourcentage de personnes interrogées.
Autre obstacle : la gestion des données (citée à 45%) qui est disséminée à des niveaux locaux ou régionaux. Parmi les entreprises considérant « le manque d’outils et d’indicateurs pour le partage des données et l’évaluation des projets » comme un problème entravant la collaboration entre les départements, 65% gèrent leurs données à un niveau local, régional ou national, et non à un niveau mondial, précise l’étude.
Des domaines privilégiés
Si des freins persistent et empêchent le déploiement de solutions innovantes, les entreprises ont réalisé des progrès dans un certain nombre de domaines et notamment en matière d’énergies renouvelables.Plus de 50% des entreprises ont en effet lancé des projets d’EnR ou envisagent de le faire dans les deux prochaines années. 74% des sondés déclarent que leurs directions réfléchissent ou valident des initiatives en énergies renouvelables ou en développement durable, « montrant ainsi qu’il s’agit là d’une priorité stratégique ».
L’étude précise enfin que les entreprises développent progressivement une vision à plus long terme des investissements réalisés dans le domaine du développement durable et de l’énergie. L’impact environnemental est ainsi davantage pris en considération lorsque le retour sur investissement des initiatives mises en place est évalué.
R.C
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