Les énergies renouvelables, une opportunité pour les agriculteurs
Ainsi, en 2015, la contribution directe et indirecte de l'agriculture à la production d’EnR a été chiffrée à 20% de la production nationale :
« Avec 4,5 Millions de Tonnes Equivalent Pétrole (Mtep), les exploitations agricoles participent autant à la production d’EnR qu’elles consomment d’énergie non renouvelable ».
Selon les estimations de l’étude, plus de 50 000 exploitations agricoles (soit 15% des exploitations) participent déjà à la production d’EnR de façon significative, un chiffre qui pourrait croître dans les années à venir. La contribution du secteur pourrait en effet être multipliée par 2 à l’horizon 2030 et atteindre 15,8 Mtep en 2050.
Une contribution variée
La contribution des exploitations agricoles à la transition énergétique prend plusieurs formes :- L’autoconsommation de chaleur et d’électricité pour réduire la facture énergétique de l’exploitation (géothermie, solaire thermique, photovoltaïque, méthanisation) ;
- La production et la vente de biomasse pour la production d’énergies renouvelables (biocarburants, méthanisation, bois) ;
- La vente d’électricité ou gaz directement sur les réseaux (photovoltaïque, méthanisation) ;
- La mise à disposition de surface pour les installations de panneaux solaires ou d’éoliennes.
Cette contribution à la production d’EnR issue du secteur agricole en 2015 représente un chiffre d’affaires pour les agriculteurs de 1 366 millions d’euros, soit l’équivalent de 2% du chiffre d’affaires du secteur. Ce chiffre d’affaires est développé principalement sur la vente de biomasse pour les biocarburants (1 milliard d’euros). Le photovoltaïque, la méthanisation et la production de biomasse ont respectivement généré 105, 88 et 85 millions d’euros.
« A ce chiffre d’affaires s’ajoutent 112 millions d’euros d’économies sur la facture énergétique des exploitants par l’autoconsommation de biomasse, la mise en place d’installations solaire thermique et de pompes à chaleurs, soit 3,4% des dépenses énergétiques », détaille l’étude.
Ces chiffres encore « mesurés », selon l'Ademe, ont généré un « impact significatif » pour les agriculteurs engagés dans ces projets : le développement des EnR contribue à diversifier leur revenu, pour des montants pouvant aller de quelques milliers d’euros de réduction de leur facture énergétique à plus de 15 000 € annuels de revenus complémentaires.
Accompagner la filière
Compte tenu des perspectives de développement du secteur agricole en matière d’énergies renouvelables, l’étude recommande « le renforcement d’une animation locale axée sur la fourniture de conseils techniques, administratifs et financiers, ainsi que d’un accompagnement au montage de projets ».Elle préconise aussi la mise en place de dispositifs de financement adaptés au monde agricole : « Des programmes de financement, dédiés aux EnR dans le secteur agricole, relayés par les banques pourraient contribuer à lever les freins (…). Une fiscalité orientée vers les EnR serait un signal incitatif important pour l’investissement des agriculteurs dans les EnR et faciliterait l’investissement des revenus agricoles dans leur développement »
Et propose en outre de co-construire avec les partenaires agricoles, l’évolution et la diffusion des modèles d’affaires adaptés, de développer l’autoconsommation et de favoriser les projets intégrés au territoire.
« Les énergies renouvelables, c’est de l’emploi dans les territoires, c’est un revenu complémentaire pour les agriculteurs, c’est un plus pour la planète. Avec la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie, nous allons encore accélérer et faire en sorte que chaque agriculteur qui le souhaite puisse s’engager pour le solaire, l’éolien ou le biogaz », déclare Nicolas Hulot.
R.C
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