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Les accidents, maladies et l'absentéisme au travail coûtent 60 milliards aux entreprises

Publié le 31 janvier 2014

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DEKRA Industrial vient de dévoiler son baromètre sur la prévention des risques professionnels en 2013. En France, le nombre d'accidents du travail ne baissent plus et les maladies professionnelles progressent moins vite. Mais les inégalités sont fortes selon le sexe et l'âge des salariés. En revanche, les accidents mortels ou ayant entraîné une incapacité permanente sont en hausse.
 Les accidents, maladies et l'absentéisme au travail coûtent 60 milliards aux entreprises - Batiweb

Depuis 2011, les organisations professionnelles se réjouissaient de la baisse constante des accidents du travail. Mais en 2013, le constat s'annonce moins optimiste selon le baromètre publié par DEKRA Industrial, organisme d'inspection et de certification dans les domaines du bâtiment, de l'industrie, de l'environnement et du transport.

« Depuis deux ans, les progrès sont moins visibles et certaines actions lancées avant la crise actuelle ne se sont pas vraiment concrétisées. Céder à l’alarmisme serait cependant hors de propos car, si les nécessités de la rigueur économique ont freiné certaines ardeurs, les efforts menés en matière de prévention ne doivent pas être oubliés, » estime Bernard Le Coupanec, directeur général adjoint en charge des process et métiers du groupe DEKRA.

Plus de 2000 personnes (dont 900 en France) en charge de la prévention en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et en Pologne ont été interrogés dans le cadre de cette enquête. Celle-ci permet notamment de savoir où en sont les entreprises françaises en matière de prévention des risques par rapport aux autres pays européens.

Le nombre d'accidents en baisse régulière dans le BTP

En effet, le coût des accidents du travail et des pertes potentielles liés aux maladies professionnelles et à l'absentéisme est estimé à 60 milliards d'euros, soit 3% du PIB national, contre 4 % à l'échelle mondiale (plus de 2 milliards d'euros). On comprend donc pourquoi les entreprises ont tout intérêt à faire de la prévention.

En 2013, 81 % des entreprises françaises interrogées déclarent ne pas avoir subi de sinistres au cours des deux dernières années contre 89 % deux ans plus tôt, soit un recul de 8 points. L'année 2013 a également été marquée par une hausse des accidents graves, ayant entrainé une incapacité permanente (7 % contre 5 % en 2011) ou la mort (2% en 2011 contre 5 % en 2013).


Selon le panel interrogé, cette hausse est liée au salarié lui-même « principal facteur d'accroissement des risques » pour 84% des entreprises. Même si 40% des entreprises de plus de 5000 collaborateurs reconnaissent aussi que la pression croissante mise sur les salariés aggrave le risque.

« D’un secteur à l’autre, les évolutions sont relativement différentes. Le nombre d’accidents du travail est ainsi en baisse régulière dans le BTP et la métallurgie mais plutôt en stagnation dans les secteurs de la chimie, du transport ou encore des activités de service, » détaille Pascal Jacquetin, adjoint au directeur des risques professionnels de la CNAMTS.

Comparé aux autres pays européens, la France (74 %) est loin derrière l'Allemagne (85 %) dans le domaine de l'analyse des accidents mais devance nettement la Pologne (40 %) et les Pays-Bas (36 %).

Les salariés de moins de 20 ans et les femmes les plus touchés

Dans le détail, les disparités demeurent fortes au niveau de l'âge. Une étude publiée par la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), indique que, à durée d'exposition égale, les salariés de moins de 20 ans ont trois fois plus d'accidents que ceux de 50 à 59 ans. En cause, le manque d'expérience et de maturité, ainsi que le fait que les jeunes soient affectés à des postes plus exposés.

Outre l'âge, le genre s’avère également être un facteur discriminant en matière de prévention. Le nombre d'accidents concernant les femmes ayant augmenté de 21,8% entre 2001 et 2011 alors que celui concernant les hommes a baissé, sur la même période, de 18,6%.

Dans le même temps, les maladies professionnelles affectant les femmes ont augmenté de 179,5% alors qu'elles ont augmenté de 92% chez les hommes. Même si 2012 semblait indiquer le contraire, leur nombre n'a pas cessé d'augmenter depuis plus de 10 ans.

En tête, les troubles musculo-squelettiques (TMS) qui représentent 85 % des maladies professionnelles. D'autres maladies sont également citées par les entreprises : cancers, maladies infectieuses et parasitaires, troubles neurologiques, dermatoses... mais de manière plus faible et moins homogène, exception faite de la baisse de l'acuité auditive évoquée par près d'une personne sur dix.

« La formation est, à ce titre, un outil indispensable. En effet, les salariés sont souvent dans une profonde méconnaissance quant à leur constitution physique et à l’appréciation de leurs limites »
, explique Christophe Chevalier, direction Process et métiers chez DEKRA Industrial.

Une étude de l'Anact révèle que les maladies professionnelles coûtent entre 6800 et 11 200 euros par an et par personne atteinte. Outre le lancement d’un programme national de surveillance des TMS et le lancement d’une campagne de sensibilisation, ce plan devrait favoriser la mise en œuvre d’actions de prévention intégrant la lutte contre les TMS, l’actualisation du document unique. Il devrait également intensifier l’action en direction des maîtres d’ouvrage du BTP pour leur rappeler leurs obligations en matière de santé et de sécurité.

C.T

© Yves Damin - Fotolia.com

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