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L’émergence de la filière photovoltaïque menacée ?

Publié le 12 janvier 2010

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Les acteurs de la filière photovoltaïque craignent la baisse des tarifs de rachat de l'électricité solaire par EDF. Les retards accumulés dans la création d’un environnement juridique clair et dédié à la filière se sont conjugués à la complexité d’un processus administratif non coordonné aboutissant à une situation de blocage complet de la filière.
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Le projet d'arrêté prévoyant une stabilité des tarifs de rachat jusqu'en 2012 présenté en septembre par le ministère de l'Ecologie et de l'Energie devait entrer en application au 1er janvier 2010. Mais, dans un avis rendu le 3 décembre, la Commission de régulation de l'Energie (CRE) a vivement critiqué ce projet. L'autorité de régulation a notamment estimé que les tarifs proposés ne prenaient pas en compte la baisse très forte du prix des panneaux solaires depuis un an, qui atteint 30% à 50% selon les technologies. Avec une telle baisse des prix, la production d'électricité solaire aurait atteint une rentabilité très forte (15,2% en moyenne) au détriment des consommateurs qui en paient le coût, selon la CRE.

Se conformant à l'avis de la CRE, le gouvernement a proposé le 8 décembre un nouveau projet d'arrêté prévoyant une forte baisse des tarifs, mais qui a suscité une vive opposition chez les industriels. Selon l'association des producteurs d'électricité solaire indépendants (Apesi), ce projet aurait conduit à faire du photovoltaïque une « filière d’espoir morte née ». Finalement, le gouvernement a présenté le 22 décembre un projet de compromis au Conseil supérieur de l'énergie. Un projet qui reste pour l'instant sans suite.

« C'est assez inquiétant. On a besoin de savoir quels seront les tarifs pour les années à venir et pour l'instant, nous sommes dans l'incertitude », a déclaré, Christian Cachat, président de l’Apesi dans un communiqué. « Le discours sur la sur-rentabilité des investissements tenus par la CRE et les responsables du Budget fait froid dans le dos ». « Je peux vous dire que nos entreprises ne financent pas leurs fonds propres à des taux aussi bas et que les investisseurs étrangers qui font la queue pour entrer sur notre marché ne viendront pas à de tels taux. C’est pourtant ce couple PME/investisseurs qui pourra créer les emplois attendus par l’ensemble de la classe politique. Nous nous posons vraiment la question des intentions cachées derrière tout cela. » déclare Christian Cachat.

Bruno Poulard

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