Le Syndicat des Energies Renouvelables rompt avec Qualit'EnR
Dans un communiqué, le Syndicat des Energies Renouvelables a fait savoir qu'il démissionnait de l'association Qualit'EnR, en raison d'un désaccord sur les conditions d'attribution du label de qualité « Qualibois ». En effet, afin d'obtenir cette appellation qui ouvre les portes d'une formation et de la mention RGE, « l'entreprise ne doit pas sous-traiter plus de 30 % de l'activité du champs de la qualification d'un tiers ».
Ce règlement d'usage de la formation « Qualibois » pour les professionnels du chauffage au bois a suscité une totale incompréhension chez les professionnels industriels et dans leurs réseaux professionnels. « Ce seuil d’éligibilité est particulièrement inadapté au fonctionnement du marché des équipements de chauffage au bois, qui se caractérise par la saisonnalité des ventes d’appareils. Cette saisonnalité oblige les distributeurs, dont les équipes de pose sont très sollicitées, à avoir recours, à la sous-traitance durant une période précise dans l’année », a défendu le SER.
« Il va de soi que cette sous-traitance doit s’accompagner de gages de qualité. C’est pourquoi, les professionnels de la filière se sont toujours dits favorables à l’exigence systématique de la certification pour les professionnels et leurs sous-traitants », a ajouté le syndicat.
Soutien aux réseaux de vente traditionnels
Le SER a fait savoir qu'il soutiendrait les réseaux de vente traditionnels, en leur proposant une qualification RGE qui ne privilégierait pas un mode de distribution plutôt qu'un autre. Il envisage également d'engager des actions juridiques pour « éviter des distorsions de concurrence reposant sur l’attribution partiale de signes de qualité octroyant des avantages fiscaux ».
Surprise du côté de Qualit'EnR
En réaction à cette annonce, le président de l'association Qualit'EnR, André Joffre s'est dit « surpris de la réaction du SER et de cette décision radicale de ne plus adhérer à l'association, alors que le sujet du taux maximal de recours de sous traitance était sur la table depuis longtemps ».
«Nous ne pouvons pas revenir sur ce taux, qui a été fixé selon la charte RGE signée avec l'ADEME, » précise-t-il. Nous ne pouvons pas délivrer de qualification à des entreprises qui ne feraient que du négoce ou à des filiales associées aux industriels qui n'ont qu'une activité d'installation sous-traitée. La seule évolution possible serait au niveau de l'arrêté à venir sur l'éco-conditionnalité. »
Le président tient tout de même à relativiser le départ du SER de l'assocation : «Nous comptons toujours dans nos rangs Propellet, Uniclima et Enerplan. Sans compter que plus de 4000 entreprises ont été qualifiées Qualibois l'an dernier. C'est un bon signal, les entreprises répondent à une demande et croient en l'avenir", conclut-il.
En France, l'industrie et la filière française du chauffage au bois domestique représente plus de 15 000 emplois directs dans l'industrie, la distribution et l'installation d'appareils de chauffage au bois.
Zoom sur l'appellation « Qualibois »L’appellation « Qualibois » est une formation dont l’objectif est de former des professionnels au métier de l’installation d’appareils de chauffage au bois. A partir du 1er juillet 2014, l’obtention des aides publiques d’abord de l’ECOPTZ, puis, au 1er janvier 2015, du Crédit d’impôt développement durable (CIDD) sera conditionnée à la pose de l’appareil de chauffage par un professionnel « Reconnu Garant de l’Environnement » (RGE). La formation « Qualibois » fait partie des formations reconnues « RGE ». |
C.T
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