En France, la première centrale solaire flottante a été installée dans le Vaucluse, à l’automne 2018. Il s’agissait du premier chantier d’une ampleur aussi importante (47 000 panneaux photovoltaïques produisant 17 MW), car ce type de production d’énergie était jusque là assez anecdotique (quelques projets d’une dizaine de MW).

A Mornant, dans le Rhône, la Compagnie nationale du Rhône (CNR), producteur d’énergie renouvelable, va investir un plan d’eau destiné à la pêche et à l’irrigation. Elle va y installer un parc solaire flottant qui sera mis en service au mois de juin.

Un projet « pilote » pour le CNR

Ce nouveau projet de centrale photovoltaïque sur l’eau devrait produire 230 kilowatts, soit l’équivalent de la consommation de 57 foyers. Si nous sommes loin de la capacité de production de sa grande sœur, dans le Vaucluse (17MW), le parc flottant du lac de la Madone est un projet pilote pour la CNR : « l’intérêt est la mise en œuvre de cette technologie qui débute tout juste en France et de montrer sa compatibilité avec d’autres usages », a déclaré le chef de projet Nicolas Dalisson lors d’une conférence de presse. « Le but est de déployer cette innovation à une échelle plus industrielle » a-t-il ajouté.

Une activité complémentaire

La Compagnie, qui détient ou gère déjà 19 barrages, 48 parcs éoliens, 45 centrales hydroélectriques et 23 centrales photovoltaïques, a déjà « identifié une ancienne gravière dans la Drôme propice à un projet cent fois plus important » a expliqué Nicolas Delisson. Cette activité viendrait en complément des autres, et non en concurrence.

Pour ce premier projet, la CNR a fait appel à Akuo Energy, le producteur d’énergie à l’initiative du parc flottant situé dans le Vaucluse, qui a développé les flotteurs.

L’installation du parc flottant de Mornant représente un investissement de 430 000 euros pour la CNR. Celle-ci versera un loyer « modique » pendant 20 ans au Syndicat mixte d’hydraulique agricole du Rhône (SMHAR), propriétaire du lac, qui pourra ensuite autoconsommer cette énergie. Pour les agriculteurs, qui avaient vu le prix de l’eau d’irrigation augmenter pour les 3 000 hectares de cultures, cette rentrée d’argent sera minime mais le SMHAR vise déjà un autre objectif : utiliser le turbinage de l’eau du lac pendant l’hiver, lorsque le réseau n’est pas utilisé.

L. C.

Photo de Une : © Adobe Stock (illustration)