Le marché des maisons individuelles suspendu aux taux d’intérêts et au PTZ+
Les ventes pourraient baisser de 10%
Les ventes de maisons individuelles se sont élevées à 198 000 unités en 2010, soit une progression de 15% par rapport à 2009. Le marché reste néanmoins en dessous de celui de 2006 (année de référence en matière de haute conjoncture). Après avoir avoir enregistré de très fortes hausses sur les 2 premiers trimestres (+32% et +22%), les ventes ont connu ensuite une croissance plus mesurée (+8% au 3e trimestre et +5% au 4e trimestre). Mais les ventes de maisons individuelles en 2011 pourraient baisser de 10% par rapport à 2010 en cas de hausse des taux d'intérêt de 1%, a affirmé Christian Louis-Victor, le président du syndicat de constructeurs Union des maisons françaises (UMF). « Les ventes seront stables par rapport à 2010 si les taux augmentent de seulement 0,25% mais baisseront de 10% si les taux progressent de 1% », a prédit M. Louis-Victor au cours d'une conférence de presse.
Inquiet pour l'avenir
Les taux des prêts sont remontés de 22 points de base depuis novembre 2010 (3,22%), à 3,47% en moyenne en janvier (3,60% pour l'accession dans le neuf et 3,44% pour l'accession dans l'ancien). « Une hausse d'un point d'intérêt (de 3,5% à 4,5%) conduirait à une perte potentielle de 17 000 accédants à la propriété » souligne l'UMF. M. Louis-Victor s'inquiète pour l'avenir car la primo-accession très sociale sera nettement plus difficile du fait que « les foyers les moins solvables (moins de 2300 euros mensuels) vont subir directement la fin du doublement du PTZ (Prêt à taux zéro) et la fin du Pass-Foncier assorti de la TVA à 5,5% ».
L’impact positif du PTZ+
« La capacité du nouveau PTZ+ à favoriser un passage de 56% à 66% de propriétaires en France reste à démontrer », affirme le président de l'UMF. Toutefois, les simulations sur ces hypothèses, montrent l’impact positif du PTZ+ grâce à son universalité (tout primo accédant y a droit ce qui réduit les cas de figures d’un recours aux seuls emprunts bancaires sans PTZ), mais aussi grâce aux majorations BBC qui ont été obtenues pour la zone C, suite aux propositions de l’Union des Maisons Françaises. Ainsi, « quand on observe l’effet taux et l’effet PTZ+ BBC, on constate deux impacts croisés : l’effet taux est gommé pour partie par l’effet PTZ+ BBC, qui, avec des montants supérieurs, vient corriger l’impact négatif de l’effet taux » précise l'UMF.
Bruno Poulard