Le gros oeuvre s'achève au centre pénitentiaire de Valence
Portail d'accès avec badge, mur d'enceinte de 6 mètres de haut flanqués de trois miradors de 18 mètres de haut... Pas de doute, le centre pénitentiaire de Valence est un lieu hautement sécurisé, construit sur le même modèle que les centres pénitentiaires de Beauvais dans l'Oise et Riom dans le Puy de Dôme, réalisés par Spie Batignolles dans le cadre de deux appels d'offres lancés par l'Agence publique pour l'immobilier de la justice (APIJ) en PPP en décembre 2012.
« Pour un centre pénitentiaire, l'expression architecturale a ses limites. Ici, on ne cherche pas à faire des fioritures mais bien à créer un lieu sécurisé où chaque détail a été pensé en amont pour la sécurité », explique René Paviol, le directeur du site.
Le futur centre pénitentiaire de Valence se composera de 6 quartiers différents (hébergement courant, accueil/évaluation, quartier maison centrale,…), d’une unité sanitaire, d’ateliers de production, de trois parloirs familiaux et d’unités de vie familiale.
« Entre les différents bâtiments, la circulation des flux est très importante et représente une vraie contrainte architecturale. Par exemple, les détenus de la maison centrale ne doivent pas pouvoir communiquer de visu avec ceux de la maison d'arrêt d'où la nécessité de construire un grand mur frontal sans ouverture qui divise ainsi le site en deux », détaille René Paviol.
Des couleurs douces en façade
Le choix des matériaux est également essentiel dans la construction d'un centre pénitentiaire puisqu'ils doivent être pérennes, non friables ; et les matériaux d'isolation et de tuyauterie ainsi que les gaines techniques hors de portée des détenus.
« Nous avons utilisé des façades en béton préfabriquée, le béton étant le matériau le plus pérenne dans le milieu carcéral, et le préfabriqué permettant de limiter l'exposition des employés au travail en hauteur et de diminuer la pénibilité ».
Pour égayer les lieux, des couleurs douces ont été choisies pour les façades : vert amande, rose, beige, ce qui permet également d'identifier les différents espaces de vie. Des couleurs plus vives ont été choisies pour les murs et les sols à l'intérieur des bâtiments.
Les 156 cellules (148 cellules individuelles dont 5 PMR et 8 cellules doubles) d'environ 8 à 9,5 m2 s'ouvrent sur un couloir central baigné de lumière. « Pour l'ensemble du bâtiment, le choix du dimensionnement des fenêtres a été primordial pour apporter le plus possible un éclairage naturel ».
350 salariés sur le chantier
Au plus fort de son activité, quelque 350 salariés ont travaillé sur le chantier. Le groupement mené par Spie Batignolles s’est engagé à sous-traiter certains travaux à des PME, notamment locales. Au total, ce sont 24 entreprises qui ont apporté leurs compétences sur ce chantier dans les domaines du terrassement, pour la réalisation des sols en béton, des clôtures, de la couverture électrique, des espaces verts etc.
Sur le chantier, plusieurs candidats en réinsertion professionnelle ont également travaillé « suivis par un tuteur qui a passé deux ou trois heures dans le centre AFPA pour être en relation directe avec l'enseignement », explique Réné Paviol. L'objectif est de leur faire passer un diplôme, et même s'il y a eu « quelques défections» reconnaît René Paviol, quatre en ont effectivement passé un et trois l'ont obtenu. Enfin, le site pénitentiaire fait également l'objet de visites avec des jeunes mineurs en difficulté pour leur montrer les métiers de la construction et leur redonner envie de scolarité.
Commencés à l’été 2013, les travaux du centre pénitentiaire de Valence devraient s’achever mi-2015, avec un léger retard en raison des intempéries. Pour ce chantier, le groupement mené par Spie Batignolles s'est engagé sur une prestation de services à la personne notamment l’accueil des familles, la formation professionnelle, l’hôtellerie, la restauration des détenus et du personnel pour une durée de 9 ans. L'opération se chiffre au total à 83 millions d'euros TTC.
Fiche technique33 000 m2 de surface SHON |
Claire Thibault
© Photo de Une : Gilles Aymard/Photos de l'article C.T