Le Gimélec lance un Manifeste pour des bâtiments performants
Le Manifeste « Intelligence Artificielle : agissons ensemble pour des bâtiments performants » lancé ce jour par le Gimélec, est un véritable appel à la mobilisation. Pouvoirs publics, associations et syndicats professionnels, entreprises… Tous sont appelés « à accélérer la transformation des bâtiments, neufs et existants » en s’appuyant sur les technologies du numérique et de l’intelligence artificielle.
Sébastien Meunier, pilote du groupe de travail « Transformer la filière » au sein du Comité Smart Up Bâtiments du Gimélec, rappelle que les bâtiments représentent 43% de la consommation d’énergie en France. Il en est convaincu, « la gestion active du bâtiment constitue un levier de progrès majeur à activer immédiatement, au bénéfice de tous, pour plus de bien-être, de productivité et pour réduire l’impact carbone des bâtiments ».
L’ensemble des acteurs de la construction est ainsi invité à agir « collectivement afin que le bâtiment devienne un contributeur actif aux transformations économiques et écologiques en cours ». L’intelligence artificielle est « un outil d’optimisation tout au long du cycle de vie du bâtiment ». Elle apporte de nouvelles fonctions :
- Cognitives pour simplifier l’utilisation ;
- Prédictives pour anticiper les préférences des occupants, les consommations énergétiques à venir ou encore les opérations de maintenance ;
- D’aide à la décision (utilisation d’énergie décarbonnée, travail collaboratif, budgets d’investissement et d’exploitation, etc.)
Rendre les bâtiments vertueux et performants
C’est à travers 10 recommandations que le Comité Smart Up Bâtiments du Gimélec entend mobiliser l’ensemble de la chaine de production.
1. Accélérer le déploiement de l’IA dans le secteur du bâtiment : « Le parc de bâtiments tertiaires existant représente un potentiel de mise à niveau d’environ 1 milliard de mètres carrés », souligne le Manifeste. « Plus ces bâtiments seront nombreux à intégrer l’IA, plus ils seront enclins à bénéficier d’améliorations de leurs performances ».
2. Responsabiliser les acteurs autour des solutions offertes par l’électronumérique : le Gimélec propose ici un accompagnement des entreprises dans la montée en puissance des obligations de résultats par la formation et la responsabilisation. Selon Pascal Asselin, Président de Untec, « L’intelligence Artificielle accélère la conception des bâtiments et permet à notre profession de suivre une auto-veille technologique grâce à la force de proposition des outils numériques. Demain, l’obligation de résultats et la mesure de la performance vont nous inciter à suivre les bâtiments en exploitation pour parfaire notre expérience. »
3. Partager et valoriser le cas d’usage de l’IA.
4. Activer les régions pour moderniser les bâtiments avec l’IA : le Gimélec préconise la mise en place de plateformes d’accélération régionales pour rendre le secteur du bâtiment plus performant.
5. Standardiser et normaliser les échanges de données via l’adoption de règles communes notamment. A ce sujet, Bruno Quemener, directeur des systèmes d’information et chef de projet IA, Delta Dore, déclare : « L’IA introduit un enjeu d’ouverture, à la fois en termes d’interopérabilité et de partage des données. L’optimisation des multi-capteurs permet d’unifier les informations et de les corréler pour des données à valeur ajoutée et plus justes. »
6. Renforcer le soutien aux programmes de recherche en IA appliquée au bâtiment par des financements publics et privés.
7. Favoriser l’accès au données. Le Gimélec attend du Gouvernement qu’il mette à disposition des acteurs de l’IA dans le bâtiment le plus grand nombre de données sur le fonctionnement des bâtiments, qu’il définisse des cadres réglementaires (en France et en Europe) pour libérer l’accès aux données, qu’il soutienne l’installation d’équipements connectés dans les bâtiments lors des travaux de rénovation énergétique, et qu’il encourage la déploiement de data centers.
8. Intégrer l’IA dans les dispositif de formation. Sur ce point, la société Legrand a pris les devants. François Louet, responsable projet innovation et partenariats, révèle : « Nos formations à destination des installateurs vont évoluer en parallèle de nos offres intégrant de l’IA. Il s’agit de les accompagner vers ses nouvelles approches et vers les nouvelles générations de services ».
De son côté, Alexandra Del Medico, sécretaire général – Qualifelec, souligne : « Nous sommes là pour accompagner les professionnels de l’installation dans l’évolution et la valorisation de leurs compétences. Car ils ont pour mission de sécuriser et canaliser les réseaux de données, une compétence qui va prendre de plus en plus d’importance avec le déploiement de l’intelligence artificielle. Ces professionnels sont garants de la qualité du transport des données. »
9. Alléger les processus réglementaires dont ceux concernant l’IA.
10. Renforcer la capacité d’échanges de la chaine au profit de la fiabilité et cybersécurité. Le Gimélec contribuera à la mise en place d’une coopération renforcée entre acteurs de la cybersécurité, à la mise en commun des expériences et à la définition de bonnes pratiques en la matière, selon un communiqué.
Jacques Chanut, président de la FFB, résume : « Le rapport publié en mai 2019 par la FFB constitue une première pierre à la réflexion engagée en matière d’intelligence artificielle pour notre secteur. Le travail doit se poursuivre au service de la profession car la révolution impulsée par l’IA apparaît inéluctable. Les premières pistes nous poussent à mettre en place une veille active et à développer des expérimentations. »
R.C
Photo de une : ©Adobe Stock