Le béton préfabriqué, un « matériau d’avenir » pour Alkern
Ce mercredi 30 mars, le spécialiste du produit préfabriqué en béton annonçait une remontée en 2021. Dans le détail, le fabricant enregistre 247 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit une croissance 11 % par rapport à 2020, alors marqué par la pandémie.
Comparé aux niveaux d’avant-crise, l’activité est plus mitigée entre les -10 % dans les travaux publics et les +2 % dans l’habitat et le paysage.
Vers une organisation plus efficace
Une activité certes porteuse pour l'aménagement du territoire, mais le groupe entend bien s’améliorer sur les différentes facettes de son organisation.
Comme le soulignait son président Xavier Janin, une modernisation de ses process administratifs et financiers était nécessaire. « Notre compatibilité fournisseur par exemple est complètement digitalisée. On a des factures qui arrivent qui sont automatiquement lues, réconciliées, et mises en regard de paiement de façon automatique », expose-t-il par exemple. De quoi réduire de 30 % les impressions papier, et fluidifier les commandes transitant vers 53 sites en pleine pandémie.
D’autant que « Le PGE nous donnait par exemple un niveau de trésorerie qui nous laissait la possibilité de se focaliser du l’essentiel et l’important (…) Finalement on ne l’a pas utilisé, donc on l’a complètement remboursé l’année dernière. Mais globalement, on n’a rien changé à notre façon de payer nos fournisseurs », commente Xavier Janin.
A cela s’ajoutent des applications de sécurité, de SAV et digitalisation du parcours client. Aussi, Alkern a profité des confinements pour simplifier son organisation. « Il y a deux ans on avait 11 sociétés opérationnelles en France, on les a toutes fusionnées en une seule, depuis le 1er janvier dernier. Ça peut paraître anecdotique mais quand vous êtes client comme Point.P, qui est national, ça veut dire que lui avait 11 comptes fournisseurs pour acheter des produits chez Alkern », explique son président.
10 millions d’euros d’investissements futurs dans le bas carbone
Le groupe Alkern prévoit d’autres leviers pour accompagner son évolution, notamment par le recrutement d’alternants, dont le nombre augmente de 3 cette année sur les 1000 collaborateurs.
Autre axe de développement : les solutions bas-carbone, pour lequel 10 millions d’euros d’investissements seront consacrés sur 3 ans. Alkern avait déjà ouvert la marche à l’approche de la RE2020, avec sa gamme O’, comprenant 5 références de solutions drainantes utilisées pour l’aménagement de 123 826 m2 de surfaces perméables en 2021.
Parmi les solutions employées, on compte le pavé coquillage, composé de coquille de Saint-Jacques broyée, pour une économie 35,8 tonnes de granulats. L’utilisation de blocs à joints minces, à la place de blocs traditionnels, ont aussi permis une économie de 2 tonnes équivalent de CO2 sur le cycle de vie du bâtiment.
A l’échelle de sa production, l’industriel entretient depuis 10 ans son système de consignation de palettes bois, qui dénombre déjà 77 % de retour palettes. Plus récemment, Alkern a signé en février un partenariat d’installations de centrales solaires Engie Green sur certains sites de production en France.
Mais face à la RE2020, la future REP bâtiment ou autres réglementations environnementales du bâtiment, le béton préfabriqué reste toujours « un matériau d’avenir » pour Xavier Janin. Disponible en circuit-court, recyclable, doté de performance en acoustique ou confort d’été, ce matériel s’avère être peu énergivore.
Pratique, lorsque l’on sait que l'inflation des prix de matières premières, ravivée par le conflit en Ukraine, étouffe l’approvisionnement des chantiers. Mais cela n’a pas empêché Alkern d’être touché de plein fouet par la flambée des prix. Son président évoque un prix de l’électricité, nécessaire à la production, qui a quintuplé. A cela s’ajoute une augmentation du coût côté ciment et de granulats. De quoi entrainer chez l’industriel une inflation oscillant de 5 à 10, voire 15 % pour les produits intégrant des armatures.
Virginie Kroun
Photo de Une : Alkern