La scission d’Eternit génère quelques craintes
« Notre engagement est clair : pas de licenciement », a assuré le directeur des ressources humaines d'Eternit, Laurent Gasse, en réponse aux craintes de Jean-Louis Guiraud (CGT), que derrière la scission annoncé par le groupe (des unités qui seraient constituées de la production, du commercial et des services) « se cache à terme une baisse des effectifs ». D'après lui, chaque branche serait cliente des autres et « si l'une n'est pas assez concurrentielle, on coupe la branche ».
« Nous avons garanti la poursuite de l'ensemble des accords et du statut Eternit pour les trois sociétés », a réagi Laurent Gasse. De plus, « l'opération de scission s'inscrit dans le cadre d'un régime fiscal de faveur » et Eternit a « l'obligation de maintenir l'activité actuelle en France pour les cinq années à venir », a-t-il précisé. Selon le délégué CGT de l'usine tarnaise du groupe, les organisations syndicales ont demandé à la direction de « revoir sa copie » et réclament que la production et la fonction commerciale restent au sein d'une même société. « Nous ne voulons pas que la société commerciale mette nos usines en concurrence avec des fournisseurs extérieurs », a-t-il expliqué.
La direction doit répondre à cette demande lors d'une réunion vendredi prochain dans le cadre d'un droit d'alerte déclenché par le comité d'entreprise après les premières informations sur le projet de scission, il y a trois mois. Un débrayage symbolique avait eu lieu jeudi à Albi pendant un comité d'entreprise à Vernouillet (Yvelines), suivant des actions similaires les jours précédents à l'usine de Vitry-en-Charollais (Saône-et-Loire) et à celle de Thiant (Nord). Aucun mouvement n'a en revanche été signalé de source syndicale sur le site Eternit de Rennes où une dizaine de départs volontaires ont eu lieu cet été.
Bruno Poulard