La FFB prévoit -7 % d’activité pour le bâtiment d’ici 2025
Olivier Salleron, président de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), présentait ce mardi les prévisions de la fédération en ce milieu d’année 2023. En introduction, le président de la FFB a commencé par faire référence aux récentes émeutes ayant touché le pays.
Sans citer de chiffres, Olivier Salleron a évoqué de nombreux chantiers « dégradés », et à l’arrêt le temps que les experts se rendent sur place. « Ces actes de vandalisme tombent au pire moment », a-t-il estimé, affirmant son soutien aux sinistrés.
Côté activité, la crise se poursuit dans le logement neuf, avec -30 % de permis de construire, et -17,2 % de logements commencés, en glissement annuel sur les 5 derniers mois à fin mai 2023. Sur 12 mois glissants, la baisse est estimée à -18 % pour les permis de construire, et -11 % pour les mises en chantier.
Activité et emploi : des prévisions encore plus pessimistes
En avril dernier, Olivier Salleron alertait sur cette crise du logement neuf, et son impact sur l’emploi dans le bâtiment. Il prévoyait notamment 100 000 destructions de postes d’ici fin 2024. À l’occasion de cette dernière conjoncture, il a réestimé ce nombre à la hausse, à hauteur de 135 000 destructions d'emplois d’ici 2025, dans un contexte qui ne s’est pas amélioré.
Entre le premier trimestre 2022 et 2023, la FFB observe d’ores et déjà un premier « tassement » des recrutements, avec « seulement » 4 400 salariés recrutés (intérim équivalent temps plein compris). En 2022, le secteur du bâtiment comptait toutefois 1,73 million d’actifs, soit un « record ».
Alors que la FFB prévoyait une baisse de -4 % de l’activité d’ici 2025, la fédération a revu ses prévisions à la baisse, tablant désormais sur -7 % d'activité.
Pour Olivier Salleron, la crise du logement neuf devrait en effet continuer de s’aggraver face aux « non-annonces » du CNR Logement. Le président de la FFB a notamment déploré le resserrement du prêt à taux zéro (PTZ) et la fin progressive du Pinel. Il a par ailleurs dénoncé « l’instabilité des aides », qui « brident les investissements » pour les entreprises, impactant notamment la formation des effectifs.
Dans ce contexte, la fédération réclame notamment une « pause normative » pour permettre aux entreprises de « digérer » les dernières évolutions réglementaires.
Par ailleurs, elle demande le rétablissement du PTZ à 40 % pour le neuf en zones B2 et C, mais aussi une réforme des zonages, alors que ces derniers datent d’il y a plus de 10 ans, et seraient aujourd’hui « obsolètes ».
Claire Lemonnier
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