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Entre l’usine et le recrutement, Bieber enchaîne les investissements

Publié le 05 juillet 2023

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Depuis trois ans, le spécialiste des menuiseries bois, aluminium et mixte Bieber poursuit des investissements pour accroître son activité. Un grande partie se concentre sur des réaménagements et le recrutement sur le site alsacien de l'industriel. Le point lors d'une visite sur ledit site, situé à Waldhambach (67);
Entre l’usine et le recrutement, Bieber enchaîne les investissements - Batiweb

Depuis l’année 2019/2020, le chiffre d’affaires (CA) de Bieber, spécialiste de la menuiserie bois, aluminium et mixte ne cesse de grimper. Dès 19,1 millions d’euros récoltés à cette période, le fabricant alsacien est monté à 32,4 millions sur l’année 2021/2022, et devrait culminer à 35 millions sur l’année 2022/2023, selon les dernières estimations. 

Une croissance qui va de pair avec un fort investissement, qui a pu notamment tirer profit de la réorganisation de sa force de vente sur les cellules chantier et diffus. La conquête de nouveaux clients a quant à elle représenté 8 millions d'euros de CA en 2023. Sans compter l’ouverture d’un showroom en ce début d’été, dédié tant à la clientèle prescription qu’aux artisans poseurs. 

Mais les investissements de Bieber n’ont pas seulement profité à la partie commerciale. En témoignent notamment  l’amélioration de son outil industriel, sur son site de Waldhambach (67).

Deux locaux industriels reconvertis en ateliers menuiseries aluminium 

 

Quand on entre dans l’enceinte industrielle de Bieber, l’odeur du bois nous caresse les narines. Peu surprenant quand le site se trouve dans l’Alsace Bossue, à l’ouest du plateau forestier vosgien. D’ailleurs 85 % de la matière première utilisée vient du pin sylvestre des Vosges, résineux idéal à la production de fenêtres bois. Le reste des ressources se répartit entre l’eucalyptus et le chêne. 

Mais si le CA de Bieber repose en grande partie sur la menuiserie bois, l’aluminium, autre composante de son activité « a quand même une clientèle ». « Que ce soit l’artisan menuisier-poseur-installateur, qui besoin d’une typologie produit, car c’est un produit qui se rapproche du produit bois, avec des masses d’alu beaucoup plus importantes, beaucoup plus cossues et contemporaines. Ou sur la partie chantier, avec de grands bâtiments qui ont des opérations de 300-400 menuiseries bois et les rez-de-chaussée en aluminium », explique Gaetano Casa, directeur général de Bieber, lors de la visite des usines. 

Il a paru « vital »  à l'industriel de déployer, ou plutôt de rapatrier son atelier aluminium, autrefois basé à Saint-André-de-Cubzac (33). Un relocalisation réfléchie avec le groupe HPG, auquel est rattaché Bieber, à partir d’une interrogation : « Quelles seraient les solutions pour rapporter aux autres marques de la capacité de production, sans forcément pénaliser une autre marque ? », énonce Gaetano Casa, avant de préciser : « Il y avait deux bâtiments qui étaient accolés, un qui était en désuétude - on y stockait du bois -  et un autre où l’on réalisait les pare-closes, les accessoires ».

Deux espaces réinventés en un nouvel atelier aluminium dans l’année 2021-2022, entre le démarrage du chantier en février et le recrutement et la formation du personnel sur le site aquitain, en passant par la commande de machines. Aujourd’hui, l’usine de menuiseries aluminium compte une quinzaine de personnes. « Ce n'est pas l’atelier qui est surindustrialisé. On n’a pas le dernier parc de machines le plus automatisé possible, mais ce n'était pas la volonté. La volonté c’était de rester encore dans cette forme d’artisanat », confie le directeur général de Bieber.

1,5 million d’euros investis dans un deuxième centre d’usinage dans l’atelier menuiseries bois

 

L’usine menuiseries bois reste la production historique de Bieber, qui s’organise autour de différents postes (peinture, ferrage…), au milieu duquel se trouve le centre d’usinage. Il s’agit d’un vaste appareillage où « on saisit le modèle fenêtre. Selon la saisie, les outils vont être appelés pour faire les mises en usinage. Et à la fin, on obtient une pièce complètement finie, sous la cadreuse. Dans cette machine, nous mélangeons les commandes pour avoir le moins de changements d’outils possibles », nous décrit Christophe Bieber, le responsable prescription de la marque.

« Au démarrage de la machine, on va d’abord lancer un profil qu’on vient contrôler dimensionnellement, pour s’assurer de sa conformité, s’assurer qu’il n’ait pas de défaut ou de déviance dans les dimensions. Et une fois que cette partie est réalisée, on lance la cavalerie, c’est la première étape. La deuxième, c’est que plusieurs fois dans le poste, on assemble une menuiserie et on vient, à la fin, vérifier tous les jeux fonctionnels d’assemblage, pour s’assurer que la fenêtre assemblée et montée n’ait pas de problématique de jeu. Il suffit que le perçage se décale, que le montant se décale, vous avez une fenêtre qui n’est pas aux bonnes dimensions. Et quand vous allez la monter et la finaliser, quand vous allez faire l’ouverture et la fermeture, elle sera impossible à réaliser », détaille Gaetano Casa.

Centre d'usinage des menuiseries bois de Bieber, sur le site industriel de Waldhambach - Source : Bieber
Centre d'usinage des menuiseries bois de Bieber, sur le site industriel de Waldhambach - Source : Bieber

« Le centre d’usinage c’est vraiment le coeur. Parce que si cette machine tombe en panne, forcément tout est à l’arrêt », résume Christophe Bieber. Ce qui n’est pas forcément le cas dans la production des menuiseries PVC et aluminium, où les profils sont déjà extrudés, compare-t-il. C’est pour cette raison que Bieber a décidé, en 2021-2022, d’investir 1,5 million d’euros pour commander un second centre d’usinage italien, pour une installation et une mise en route en novembre 2023. De quoi assurer un roulement en cas de panne, mais surtout augmenter la capacité de production de l’équipe d’usinage en 3*8. « Historiquement on produisait 70 menuiseries. Aujourd’hui on en produit 120-130 sur la partie bois », nous chiffre Gaetano Casa.

Et la productivité tend à s’améliorer, avec la mise en place d’un rythme de fonctionnement en 2*8, notamment sur la peinture en 2023, mais également sur le basculement des équipes vers un progiciel de gestion intégré en octobre prochain, afin « piloter un peu plus finement l’ensemble de l’activité » et mieux gérer la relation-client. 

100 embauches dans les usines de production Bieber depuis juin 2022 

 

Autre point stratégique de Bieber : le recrutement et l’accompagnement des salariés. Un défi complexe dans un bassin d’emploi comptant « -5 % de chômage », et de « gros industriels aux alentours », nous contextualise Gaetano Casa.

L’enjeu résidait dans l’attractivité des métiers, en particuliers de la production. « Il fallait donner envie de faire de la menuiserie. Ces métiers ont quand même une image d’Épinal assez fausse : des conditions de travail catastrophiques, etc. Donc il fallait communiquer autrement », évoque Flamine Andrade, directrice de la Communication du groupe HPG.

Et communication il y a eu : campagne de recrutement sur Facebook avec candidature spontanée, sponsoring auprès des radios locales, déploiement de bus Pôle Emploi, voire même affichage sur les poches à pain. Ce qui a enclenché près de 400 entretiens d’embauches, tous assurés par le directeur général de Bieber. 

« On disait aux futurs talents, aux futurs candidats : "Venez chez nous, comme vous êtes, sans CV, sans rien. On prend le temps de vous recevoir, de vous écouter de connaître votre parcours de vie et professionnel". Même quand on sentait au bout de cinq minutes que ce n’était pas le bon candidat, on prenait le temps de faire tout le parcours, de mener l’entretien comme si on embauchait à la fin », raconte-t-il. Et contrat à la clé il y a eu. Ils ont été 100 à rejoindre l’entreprise depuis juin 2022. Parmi les recrues : une ancienne employée de la grande distribution, qui est devenue la meilleure technicienne de bureau d’études de Bieber, selon Gaetano Casa.

Des recrutements massifs qui allaient de pair avec le déploiement de formations aux métiers de la production. En a résulté il y a trois ans la création de deux bac pro - conducteur de ligne et chaudronnerie - au lycée professionnel de Sarre-Union (67), suivi de deux BTS équivalents, ainsi qu’un autre sur la maintenance. La démarche a été impulsée et soutenue par Bieber et d’autres industriels locaux auprès des élus. D’autant que les apprenants intégrant le site industriel du fabricant de menuiseries bénéficient d’un accompagnement au logement par l’entreprise. Cela rejoint la politique d’accompagnement RH, centrée sur la formation et le bien-être au travail. 

Un dernier point non négligeable, quand on sait que la qualité de vie au travail et l’équilibre entre vie personnelle et professionnelle, orientent de plus en plus les choix de carrières en France


Virginie Kroun 
Photo de Une : Bieber

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