La FFB prévoit +4,3 % de hausse d'activité en 2022
La Fédération Française du Bâtiment (FFB) dressait ce jeudi 9 décembre son bilan de l'année 2021, et ses prévisions pour 2022, qualifiée « d'année de rattrapage ».
La FFB a notamment noté une bonne reprise des permis de construire pour le logement neuf, avec plus de 472 000 logements autorisés, soit +4,9 % sur deux ans. Pour 2022, elle prévoit une hausse de +7,3 % pour la production de logements en 2022, et de +4,7 % pour le non résidentiel (après -11,6 % de surfaces commencées en 2021).
Du côté de l'amélioration-entretien, la fédération enregistre une baisse de -2,6 % par rapport à 2019, malgré une croissance de +5 % pour le segment de la rénovation énergétique. Elle reste optimiste pour 2022, et anticipe une nouvelle croissance de la rénovation énergétique, qui devrait être boostée par les ventes dans l'ancien (1,2 million en 2021) et la prorogation du dispositif MaPrimeRénov'. Elle table ainsi sur une croissance de +2,7 % pour l'amélioration-entretien en 2022.
Bilan : en 2021, la FFB estime la baisse d'activité à -5 % par rapport à 2019, tous segments confondus. Pour 2022, elle prévoit en revanche une croissance de +4,3 % par rapport à 2021, soit un niveau quasi-équivalent à l'avant-crise (-0,9 %).
« La crise des matériaux n'est pas encore derrière nous », estime Olivier Salleron
Malgré ces bonnes prévisions, Olivier Salleron évoque un « mais », avec notamment la crise des matériaux, la hausse des prix de l'énergie, et les surcoûts liés à la RE2020, qui devraient impacter la situation financière des entreprises comme celle des ménages.
Le président de la FFB craint ainsi que de nombreuses entreprises du bâtiment ne soient en déficit pour la première fois. Dans ce contexte, il réitère sa demande de versement du carry back pour un exercice 2021 déficitaire, afin d'améliorer la trésorerie de ces entreprises.
Parallèlement, la FFB estime que l'entrée en vigueur de la RE2020 devrait faire augmenter les coûts de construction de +3,5 % en 2022, sans compter les surcoûts liés à la crise des matériaux. De plus, la fédération estime que les coûts de la construction devraient encore augmenter de +5 % en 2023, avec l'entrée en vigueur de la REP Bâtiment au 1er janvier 2023.
Concernant la crise des matériaux, Olivier Salleron souligne que les prix ont « explosé », avec +70 % pour certains produits en acier, +62 % pour les produits en PVC, entre décembre 2020 et octobre 2021.
Le président de la FFB alerte également sur la situation du ciment, dont les prix auraient flambé de 5 à 15 % à cause de la hausse des prix de l'énergie.
« La crise des matériaux n'est pas encore derrière nous », résume ainsi Olivier Salleron.
Claire Lemonnier