La construction de logements neufs enregistre une nouvelle baisse
La construction neuve est à la peine. De février à avril 2019, les autorisations de logements ont encore reculé (- 2% par rapport aux trois mois précédents, après – 3,1%) ; une tendance qui concerne aussi bien les logements individuels (- 1,7%) que les logements collectifs (- 2,2%).
Durant cette même période, la baisse des mises en chantier s’est accélérée : - 6,6% après – 0,3%, une diminution particulièrement forte dans le collectif (- 8,7% contre – 3,5% pour l’individuel).
Résultat, sur douze mois cumulés, de mai 2018 à avril 2019, 444 200 logements ont été autorisés à la construction, soit une baisse de 42 200 logements (- 8,7%). Les mises en chantier se contractent également : 412 300 logements ont été commencés, en recul de 19 100 logements (- 4,4%) par rapport aux douze mois précédents.
Une tendance qui touche l’ensemble des marchés
Que ce soit dans l’individuel ou le collectif, les permis de construire et les mises en chantier ont reculé. Dans le détail, les autorisations de logements individuels diminuent de – 8,2% (15 700 logements de moins) et les logements individuels commencés de – 7,6% (- 13 300 logements). Les autorisations de logements collectifs affichent une baisse de – 9%, soit 26 400 logements de moins tandis que les logements commencés reculent de – 2,3%.
Le ministère de la Cohésion des territoires prévoit un taux d’annulation des logements individuels autorisés les trois derniers mois de 11,5%, un taux « très légèrement inférieur à la moyenne de longue période (12%) ». Dans le collectif, il atteindrait 16,4%, soit un taux supérieur à la moyenne de longue période (15,2%).
Le délai moyen avant la mise en chantier des logements individuels autorisés les trois derniers mois est prévu à 5,1 mois (moyenne de longue période : 5,4 mois). Dans le collectif, il serait de 10,5 mois (en dessous de la moyenne de longue période : 11,6 mois).
Les professionnels du secteur inquiets
Dans un communiqué, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) a estimé que la contraction de l’offre de logements neufs en ce début d’année 2019 était « préoccupante ». Sa présidente, Alexandra François-Cuxac, déclare : « la pierre reste attractive pour les ménages, qu’ils souhaitent se loger ou investir pour louer. Leurs conditions d’emprunt sont très favorables, et devraient durablement le rester. Et les logements que nous mettons sur le marché – plus respectueux de l’environnement, plus connectés, plus riches en services – répondent à leurs attentes. Encore faut-il réussir à les produire ! ».
« L’essoufflement du marché du neuf tient moins à des décisions budgétaires de l’Etat qu’à des problèmes d’offre : nous manquons moins de clients que de produits. Avec la loi Elan, le Gouvernement a commencé à desserrer les contraintes de l’offre, mais il faut aller plus loin, et parler foncier, permis, coûts de travaux, etc. », poursuit-elle.
R.C
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