L'étanchéité à l'eau, ennemie n°1 de la construction
Quels sont les défauts qui reviennent le plus souvent dans la construction d'un bâtiment ? Pour répondre à cette question, l'Observatoire de la qualité de la construction a recensé les désordres sur les travaux neufs durant près de deux périodes décennales, de 1995 à 2014, et les a trié selon la typologie du bâti.
Ainsi, plus de la moitié (56,6 %) des désordres signalés mettent en cause un défaut d'étanchéité à l'eau, toutes destinations confondues (maison individuelle, logement collectif, local d'activité), et jusqu'à 63 % sur le seul segment des logements collectifs.
Les autres problèmes rencontrés portent sur des défauts esthétiques (19,5 %), particulièrement recensées lors de construction de maison individuelle et de locaux d'activité. Viennent ensuite la sécurité d'utilisation mise en cause dans 10 % des cas et le défaut de stabilité (9 %).
Problème de couverture en maison individuelle
Dans le détail, les maisons individuelles sont davantage concernées par des problèmes sur les couvertures en petits éléments (19,7 %), notamment celles en tuiles de terre cuite. Viennent ensuite des difficultés sur la réalisation des façades à base de maçonnerie en bloc de béton (16,1 %), les revêtements de sol intérieurs (12,2 %), plus précisément lorsqu'ils sont carrelés, les réseaux d'eau intérieurs au bâtiment (10,6 %), et les fondations superficielles (9,5 %).
« On observe que les coûts de réparation sont répartis sensiblement sur les mêmes éléments d'ouvrage, sauf pour les fondations superficielles qui représentent moins de 10 % de l'effectif signalé en maison individuelle ; elles représentent cependant 34,7 % du coût total de réparation des désordres qui constituent le top 10 en maison individuelle, toutes régions confondues sur la période 1995-2014 », souligne l'étude.
Ceci s'explique par les coûts élevés de réparation pour ce type de dommages : en moyenne 22 000 euros, et jusqu'à plus de 34 000 euros pour des fondations sur sol argileux.
Problème de réseau d'eau en collectif
Concernant les logements collectifs, les désordres signalés à l'AQC ont pour origine : les réseaux d'eau intérieurs au bâtiment (20 %), notamment les canalisations encastrées. Viennent ensuite les problèmes de revêtements de sol intérieurs (12,4 %), les façades à base de béton banché (12,3 %) et les couvertures en petits éléments (10,4 %).
Les coûts de réparation sont orientés principalement sur les mêmes éléments d'ouvrage : « massivement » sur les revêtements de sol carrelés et les réseaux d'eau intérieurs au bâtiment (15,7 %), et sur les façades en béton banché. « Les autres éléments particuliers de façade non étanchés consomment 10,9 % des coûts du Top 10 en logements collectifs, ce qui en fait une pathologie importante en logements collectifs », détaille l'étude.
Enfin, pour les locaux d'activité, les désordres signalés touchent également les revêtements de sol intérieur mais aussi les couvertures en grands éléments, les fenêtres et les portes-fenêtres (principalement les menuiseries aluminium) et les réseaux d'eau intérieurs au bâtiment.